vendredi 31 janvier 2014

Trivia Night


Populaire dans les pubs britanniques, le concept n’est pas nouveau. Le Montréal anglo tient ses Trivia Nights depuis un bail, mais ce n’est que depuis trois ans que ces soirées rallient les bollés francophones de la métropole et de Québec.
Émilie Folie-Boivin, « Questions pour des champions », Le Devoir, 31 décembre 2014


L’Urban Dictionary définit « trivia night » ainsi :

During a trivia night, a master of ceremonies reads trivia questions split up into different categories or rounds. The questions are then answered by different groups of people in an audience. These groups, also known as "teams" or "tables," typically consist of six to 12 people who have paid an admission fee to participate.


Pour sa part, Wikipedia ajoute:

A pub quiz is a quiz held in a public house. These events are also called quiz nights or trivia nights […].
Pub quizzes (also known as live trivia, or table quizzes) are often weekly events and will have an advertised start time, most often in the evening.
While specific formats vary, most pub quizzes depend on answers being written in response to questions which may themselves be written or announced by a quizmaster.


Ce jeu questionnaire, qui fait penser à notre ancienne émission Génies en herbe ou encore au jeu Quelques arpents de pièges, est apparu au Royaume-Uni dans les années 1970. L’article du Devoir nous apprend qu’il est populaire chez les anglophones de Montréal depuis longtemps. Les francophones l’ont adopté il y a trois ans.


Le Grand Dictionnaire terminologique (GDT) de l’Office québécois de la langue française (OQLF), une fois de plus en retard sur l’usage, n’a pas l’entrée « trivia night ». Il a bien « trivia quiz » (fiche datée de 2001) traduit par… jeu-questionnaire méli-mélo (!) mais on voit bien par la définition que ce terme ne peut s’appliquer à ce dont il est ici question (« jeu-concours radiophonique ou télévisé composé de questions simples d'intérêt général ou encyclopédique ») puisque que le jeu a lieu dans un pub.


*   *   *

L’animateur de la « soirée triviale » dans Nos vies secrètes



Dans la version française de la série australienne The Secret Life of Us (Nos vies secrètes, saison 4, épisode 2), trivia night est tout simplement traduit par « soirée triviale » !


vendredi 24 janvier 2014

Mot-dièse ou mot-clic ?


Mon ami Robert Chaudenson, qui tient un blog sur Mediapart, vient de publier un billet sur le hashtag que vous pouvez lire en cliquant ici.


samedi 4 janvier 2014

Néologie : encore du pain sur la planche pour le GDT



Quand, l’année dernière, j’ai voulu évaluer la version d’essai du dictionnaire Franqus, depuis curieusement renommé Usito, je l’ai fait à partir d’exemples que me fournissaient mes lectures quotidiennes de la presse. Je soumets aujourd’hui le Grand Dictionnaire terminologique (GDT) de l’Office québécois de la langue française (OQLF) au même traitement. Voici, dans leur contexte, quelques mots trouvés dans l’édition d’aujourd’hui du Devoir et qui ne sont pas traités dans le GDT ou le sont de façon insatisfaisante.



Gavage télévisuel


« Le gavage télévisuel, c'est-à-dire l'écoute de plusieurs épisodes d'une émission en rafale, est sans aucun doute un phénomène qui a pris de l'ampleur en 2013. » (Cassandra Szklarski, « Le ‘gavage télévisuel’ a pris de l’ampleur eu 2013 », Le Devoir, 4 janvier 2014


Le terme gavage télévisuel est absent du GDT.


Le dictionnaire en ligne Reverso.net parle de visionnage compulsif et de visionnage excessif, termes eux aussi absents du GDT.



Wedge politics


« Électoralisme, cynisme, ‘ wedge politics  qui s’apparentent aux tactiques de Stephen Harper, gains à court terme quitte à risquer une fracture sociale, tant Philippe Couillard que François Legault n’ont pas manqué de dénoncer le gouvernement Marois. » (Robert Dutrisac, « Les partis prennent leurs marques », Le Devoir, 4 janvier 2014)


Le GDT donne comme traduction politique de la division. En faisant des recherches sur Internet, j’ai trouvé de meilleurs équivalents : politique de la zizanie et politique du clivage :

« Importée des Etats-Unis (Hofstadter 1964; Medvic 2001; Frank 2007; Westen 2007), la ‘politique du clivage’ consiste à mousser certains enjeux viscéraux tels que l’avortement, les armes à feu, le mariage de même sexe, la religion ou l’immigration. » (Le Carnet d’Alexandre, 1er juin 2010)



Millenial


« Après une première diffusion à Super Écran, la version française de la comédie dramatique américaine Girls aboutit à Artv (mardi, 22 h) au moment même où la troisième saison prend son envol sur HBO. Qualifiée de Sex and the City de la génération Y (ceux que les anglophones appellent les « millenials »), ou a contrario d’anti-Sex and the City, cette série créée par la toute jeune Lena Dunham, sous la houlette du réalisateur et producteur Judd Apatow, plaît ou horripile celui qui s’y attarde. » (Amélie Gaudreau, « Rendez-vous télévisés tout neufs pour rentrée hâtive », Le Devoir, 4 janvier 2014)


Si le GDT a bien une fiche génération Y, il n’a pas enregistré millenial comme synonyme anglais de Y generation.


Hippsters


« On y suit les tribulations professionnelles mais surtout amoureuses de quatre jeunes femmes fraîchement diplômées au temps du téléphone intelligent et du cul-de-sac économique post-2008 dans un Brooklyn peuplé de hipsters paumés. » (Amélie Gaudreau, « Rendez-vous télévisés tout neufs pour rentrée hâtive », Le Devoir, 4 janvier 2014)


Le GDT ne traite pas le mot anglais hippster que l’Urban Dictionary définit ainsi :


Hipsters are a subculture of men and women typically in their 20's and 30's that value independent thinking, counter-culture, progressive politics, an appreciation of art and indie-rock, creativity, intelligence, and witty banter. The greatest concentrations of hipsters can be found living in the Williamsburg, Wicker Park, and Mission District neighborhoods of major cosmopolitan centers such as New York, Chicago, and San Francisco respectively.


Ces quelques notes de lecture, qui s’ajoutent aux remarques faites dans mon billet « Mots nouveaux, maux anciens », m’amènent à poser la question suivante : la néologie serait-elle devenue la parente pauvre du GDT ?