[…] avant le poète Lafontaine, il y a eu Archilochus, durant l’Antiquité. Un
Grec. Poète, lui aussi. Archilochus
a dit : « Le
renard connaît beaucoup de choses, mais le hérisson connaît une grande chose. »
–
Fabrice Vil, « Éducation : pensons hérisson », Le Devoir,
14 octobre 2016
Pourquoi
écrire à l’anglaise le nom du poète grec ? Je sais bien que c’est aussi la
façon dont le nom s’écrit en latin, mais tant qu’à vouloir remonter aux
sources, et pour faire moins colonisé, aussi bien l’écrire à la grecque :
Arkhilokhos (Ἀρχίλοχος).
Constatons que le journaliste, qui voulait peut-être faire prétentieux, fait
plutôt montre de son inculture.
Dans
le même ordre d’idée, je suis en train de lire un livre mal traduit (dont je
soupçonne d’ailleurs qu’il est mal rédigé dans sa langue d’origine) où le
traducteur n’a pas fait l’effort de trouver comment s’appelait en français
Diodorus Siculus (Διόδωρος Σικελιώτης) : Diodore de Sicile. Bel
exemple d’incompétence dans une édition savante (Erich H. Cline, 1177 avant J.-C., le jour où la civilisation
s’effondra, Paris, La Découverte, 2015).
Les
noms à l’anglaise, est-ce la nouvelle tendance ? L’actuel duc de Cambridge
n’est connu dans les médias de langue française que sous le prénom de William
alors que ses prédécesseurs dans les dictionnaires français s’appellent
Guillaume. Passera-t-on directement de Guillaume IV à
William V ? Il est vrai qu’on n’a pas traduit non plus le nom du
nouveau roi d’Espagne : on l’appelle Felipe en français tout comme on
appelle son père Juan Carlos et non Jean-Charles.
L’anglicisation
des noms propres est depuis longtemps présente chez les disquaires (de moins en
moins nombreux, il est vrai). Le plus souvent, on ne trouve pas les disques de
Chostakovitch sous la lettre C mais sous S : Shostakovich.