jeudi 28 janvier 2021

Paramédic

 

 

Je reviens aujourd’hui sur la fiche « technicien ambulancier paramédical » du Grand Dictionnaire terminologique (GDT) de l’Office québécois de la langue française (OQLF) pour ajouter aux commentaires que j’ai déjà faits (cf. le billet précédent).

 

Dans le terme « technicien ambulancier paramédical » l’adjectif paramédical n’a été ajouté que pour se rapprocher de l’appellation anglaise paramedic. En effet, cet adjectif ne s’applique pas qu’aux ambulanciers, son sens est beaucoup plus vaste (selon le Trésor de la langue française informatisé) :

 

paramédical, -ale, -aux. adj. 1. Qui se consacre aux soins, au traitement des malades sans faire partie du corps médical. Les effectifs du personnel tant médical que paramédical sont fonction du nombre des malades ou blessés et de la nature des syndromes traités (Organ. hospit. Fr., 1957, p.38). Empl. subst. Une relation suivie avec les entraîneurs, un rapport constant avec les médecins fédéraux, un travail conjoint avec les paramédicaux qui entourent les athlètes (Le Monde, 22 déc. 1982, p.12, col. 2).2. Relatif aux soins, aux traitements des malades, sans appartenir au domaine médical proprement dit. Enseignement paramédical; frais paramédicaux. On compte actuellement plus de 100 000 termes médicaux ou paramédicaux, et leur liste s'allonge chaque jour (BARIÉTY, COURY, Hist. méd., 1963, p.811).

 

Par ailleurs, le GDT accepte comme synonyme le substantif paramédical (un paramédical, une paramédicale) tout en décrétant que le mot paramédic ne s’inscrit pas « dans la norme sociolinguistique du français au Québec » et qu’il ne s’intègre pas au «système de la langue française ». Il ne s’intègre tellement pas qu’il figure sur presque toutes les ambulances au Québec. Et personne n’a relevé qu’il présentait des problèmes à l’oral ou à l’écrit. Bien qu’il soit évident que le mot constitue un emprunt à l’anglais, il peut aussi s’expliquer comme étant une formation par apocope, procédé très courant en français moderne :

 

Chemin de fer métropolitain > métropolitain > métro

Technicien ambulancier paramédical > paramédical > paramédic

 

Le GDT ne mentionne pas le problème sémantique qu’il y a à restreindre la définition de paramédical en en faisant un simple synonyme d’ambulancier.

 

Si le GDT accepte le substantif paramédical, il ne peut condamner la forme apocopée paramédic.

 

Le mot paramédic (que refuse toujours mon logiciel de correction !) est là pour rester à en juger par cette citation provenant de l’article « paramédic » de Wikipédia :

 

Au Québec, le titre d'emploi technicien ambulancier a été modifié pour celui de technicien ambulancier/paramédic en mars 2008 à la suite de la signature d'un nouveau contrat de travail entre les différents syndicats de techniciens ambulanciers/paramédics, les entreprises privées ou coopératives de services préhospitaliers, la Corporation d'urgences-santé et le gouvernement du Québec. Toutefois, le terme largement utilisé pour désigner le technicien ambulancier/paramédic au Québec est tout simplement celui de paramédic et cela, à l'image de ce qui se fait dans une grande partie de la communauté internationale pour désigner ces professionnels des soins médicaux d'urgence.

 

lundi 18 janvier 2021

Ambulanciers et paramédicaux

 

À la une du Devoir aujourd’hui :


  

Des ambulanciers de diverses régions du Québec sont prêts à aider les infirmières débordées et à bout de souffle dans les hôpitaux. La Coopérative des techniciens ambulanciers de la Montérégie (CETAM) lance un appel au gouvernement. « J’ai des effectifs disponibles, affirme Martin Benoit, directeur général de la CETAM. Ne nous oubliez pas ! »

M. Benoit dit avoir interpellé Québec à ce sujet avant Noël. « Un paramédic pourrait-il être utilisé à l’urgence pour faire du triage ? demande-t-il.

[…]

Les paramédicaux pourraient jouer un rôle au triage

 

Que de termes pour désigner la même fonction ! Il faut dire que le Grand Dictionnaire terminologique (GDT) de l’Office québécois de la langue française (OQLF) multiplie les synonymes :

 

Le GDT met en vedette « technicien ambulancier paramédical » et précise dans une note que « paramédic » ne s’intègre pas au système linguistique du français. À partir du moment où l’OQLF accepte « paramédical », tout court, il est difficile de comprendre que l’on rejette « paramédic », qui n’est qu’une simple apocope (comme « télé »).

 

Notons que sur le site de l’Asulf (Association pour le soutien et l’usage de la langue française) on trouve une fiche beaucoup plus simple :

Cliquer sur l'image pour l'agrandir

 

Dans le Trésor de la langue française informatisé, j’ai découvert ceci :

 

Empl. subst. Une relation suivie avec les entraîneurs, un rapport constant avec les médecins fédéraux, un travail conjoint avec les paramédicaux qui entourent les athlètes (Le Monde, 22 déc. 1982, p.12, col. 2)

 

On comprend de la citation que les paramédicaux ne sont pas des ambulanciers.