On apprend par une fiche du Grand Dictionnaire terminologique (GDT) que le Comité d’officialisation linguistique de l’Office québécois de la langue française (OQLF) a de nouveau traité le terme « appartement en copropriété divise » (« condominium »). Il y a des décennies la Commission de terminologie de l’Office (pas encore québécois) de la langue française avait déjà statué sur condominium. Faire, défaire et refaire, c’est toujours travailler.
Cette fois-ci, il y a tout de même un petit changement : auparavant, l’Office n’acceptait ni condominium ni condo considérés comme des anglicismes (on en trouve encore une trace dans la banque terminologique Termium qui cite le Répertoire des avis linguistiques et terminologiques de l’OLF, édition de 1998). Maintenant, ces termes deviennent acceptables « dans certains contextes, notamment dans la langue courante ou dans des contextes neutres, à des fins de compréhension ».
Une note de la fiche, après avoir constaté que l’utilisation de condominium en français québécois remonte à 1970, ajoute qu’on le trouve dans des « textes spécialisés du domaine du droit et de l’immobilier » et cela, « généralement sans réserve ». Bref, le terme correspond aux critères d’acceptation de la Politique de l’emprunt linguistique. On se demande pourquoi l’OQLF émet des réserves : « Toutefois, en contexte officiel, il convient de recourir à appartement en copropriété divise, à copropriété divise, ou à logement en copropriété divise. » Y aurait-il un quelconque critère, d’acceptabilité sociale par exemple, ou encore le surmoi du terminologue, qui aurait échappé aux rédacteurs de la Politique de l’emprunt ?
Le GDT n’a pas de fiche sur « condo locatif », ce qui est tout de même étonnant compte tenu de la fréquence de ce terme. Un condo est tout simplement un appartement dont on est propriétaire. Le locataire éventuel se moque bien de ce détail quand il cherche un appartement. Mais condo en est venu à signifier appartement haut de gamme. Il est absurde de dire que l’on a loué un condo. Mais cela permet de faire savoir que son appartement est plus luxueux.
Usito, qui prétend décrire « le
français standard en usage au Québec », ne donne qu’un sens à l’« anglicisme
critiqué » condominium : « copropriété,
immeuble en copropriété » (consulté en ligne le 8 juin 2022). Le mot
ne désigne pas qu’un immeuble, il désigne aussi un appartement. Condo locatif a aussi échappé à l'attention de ses rédacteurs.