Ces jours derniers, on a fait état à
quelques reprises, dans les gazettes et autres médias sociaux, du « brillant
essai » d’une « savante linguiste » (dixit Louis Cornellier, Le Devoir, 16 mai 2015). Extrait de
la quatrième de couverture :
Présenter le français
québécois comme du joual, comme du mauvais français ou comme un simple registre
populaire, qui contrevient au contenu des sacro-saints ouvrages de référence,
c'est entacher l'identité québécoise d'une profonde insécurité. Le présenter
comme une variété de langue légitime, dans toute sa complexité, avec toutes ses
variations, pour laquelle les locuteurs ont un droit de regard, c'est nettoyer cette tache.
Le chroniqueur du Devoir
résume à sa façon la thèse défendue dans le livre :
Les divers registres ont des rôles sociaux
distincts : le registre soigné s’applique à des situations officielles et
le registre familier aux situations informelles. Une analogie avec le rôle des
vêtements sert d’illustration : dans un gala, on ne s’habille pas comme
chez soi. Peut-on dire pour autant que les vêtements d’intérieur, moins chics,
sont condamnables ?
Variété légitime dans toute sa complexité
et avec toutes ses variations, ne pas s’habiller tout le temps avec les mêmes
vêtements, c’est déjà ce qu’affirmait mais en usant d’une autre métaphore le
phonéticien Laurent Santerre en 1981 :
Une langue vivante dans une société est très
complexe à tous ses niveaux, et chaque niveau n'est pas moins cette langue
qu'un autre niveau, quoi qu'on en pense parfois. Il serait aberrant de
s'interdire par parti pris l'usage du langage soigné ou du langage populaire.
On n'a pas à se confiner au grenier ou au sous-sol quand on habite une maison à
plusieurs étages (Québec français,
mars 1981).
En terminant, notons qu’on peut être
professeur de français dans une université et écrire que l’on nettoie une tache.
C’est quoi, une tache nettoyée ? Une tache propre ?
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