Ce
matin dans Le Devoir, texte très intéressant du président-fondateur de l’Association
pour le soutien et l’usage de la langue française (Asulf), le juge à la
retraite Robert Auclair :
À bien y penser,
qu’est-ce que l’appellation étrange « clause orphelin » peut bien
vouloir dire à un francophone ? La réponse est claire : rien !
Pour le savoir, mieux vaut pour lui s’informer de l’appellation employée par
les anglophones dans ce cas. Il apprendra qu’ils parlent d’une orphan
clause. S’il consulte ensuite un dictionnaire anglais, il va découvrir que
le mot « orphan », au figuré, se dit d’une personne ou d’une chose
privée d’un avantage ou d’une protection, contrairement au mot français
« orphelin », qui n’a nullement ce sens. Voilà la source de
l’anglicisme.
La clause en
question dans une convention collective prévoit habituellement un salaire
différent en fonction de la date d’embauchage d’un salarié. Ainsi, un nouveau
salarié touche un salaire inférieur à celui qui est établi pour un emploi
donné. Il en résulte une différence de traitement entre salariés pour un même
emploi, soit une disparité. Quoi de plus normal alors que de parler d’une
« clause de disparité de traitement » ?
Dans
le contexte des négociations pour le renouvellement des conventions
collectives, on comprend pourquoi le gouvernement ne veut pas appeler un chat
un chat et qu’il préfère utiliser la langue de bois, ou la novlangue façon Orwell,
pour occulter une mesure discriminatoire à l’égard des jeunes.
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