En
consultant l’édition en ligne du Soleil
le 9 avril 2016, je trouve tout en bas de la page la chronique « Le
mot du jour Antidote » :
Rapt, synonyme kidnappage. Ce mot m’étonne, je vérifie
dans le Grand Dictionnaire terminologique (GDT) de l’Office québécois de la
langue française (OQLF) qui offre quatre fiches dont aucune n’a été
produite par ses propres terminologues :
Une
consultation du catalogue en ligne CUBIQ m’indique que le GDT a tout simplement
copié l’ouvrage d’Edgar Le Docte, Dictionnaire des termes juridiques en
quatre langues, Viertalig juridisch woordenboek, Legal dictionary in four
languages, Rechtswörterbuch in vier sprachen. Au moins, pour une fois, le GDT
indique sa source.
Il
faut conclure que le GDT ne se prononce pas sur l’acceptabilité de kidnapping ou de kidnappage, les deux mots étant absents de sa nomenclature.
Une
chose entraînant une autre, je me demande si le GDT a une fiche kneecapping, pratique assez courante dans
l’Italie des Brigades rouges (années 1970 et 1980) consistant à tirer des coups
de feu dans les jambes des victimes (gambizzazione).
Il n’y a pas de fiche « kneecapping » mais, dans la fiche « kneecap »,
j’apprends qu’il faut désormais dire patella tant en français qu’en anglais
pour désigner la rotule, mot jugé aujourd’hui imprécis, et je trouve cette note
dérangeante pour le latiniste qui sommeille en moi : « Le
terme patella provient des
classifications de la Nomina Anatomica et de la Parisiensia Nomina Anatomica. » Nomina
est le pluriel de nomen ; il
fallait donc écrire : les Nomina Anatomica
ou, pour contourner le problème, la
classification Nomina Anatomica. L’erreur est choquante parce que la fiche « patella »
est l’une des rares du GDT à avoir une section latine. On y précise même que le
pluriel latin de patella est patellae. Mais on a fait l’erreur
grammaticale de prendre le mot nomina
pour un féminin singulier alors qu’il s’agit d’un neutre pluriel.
En terminant, je note que la fiche précise
quel est le pluriel du mot patella en
anglais (patellae) et en latin (patellae) mais qu’elle est muette sur le
pluriel français. Il aurait été pertinent de rappeler ici la position de l’Office
sur le pluriel des noms empruntés.
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