Le Grand Dictionnaire terminologique (GDT) de
l’Office québécois de la langue française (OQLF) fait la distinction entre le
verglas et la glace noire (qui n’est pourtant que la traduction littérale de black
ice « verglas »). Il justifie glace noire en écrivant qu’il est « bien
construit » (l’endogénisme flirte
avec l’eugénisme linguistique en suggérant d’expédier dans les limbes les
termes mal formés). J’aimerais bien qu’on me donne un seul exemple de calque
« mal construit ».
Le dictionnaire en ligne Usito accepte le terme
glace noire sans
le critiquer même s’il indique qu’il vient de l’anglais black ice.
À qui va-t-on faire croire que la glace noire
(définie par le GDT comme un « mince film** de glace transparente, presque
invisible sur la chaussée ou ailleurs ») est différente du verglas (qui,
depuis le xiie siècle, comme le signale le Trésor de la
langue française informatisé, désigne une « couche de glace mince et
transparente qui couvre le sol ») ? Le
GDT nous assure en plus que glace noire
est « utile et acceptable pour signaler un type particulier de verglas
dans le contexte routier ». Il y aurait donc plusieurs types de verglas
dans le « contexte routier » québécois… En France, on ne fait pas ces
distinctions oiseuses et la signalisation routière utilise le mot verglas :
Voir aussi les billets « La lexicographie au temps de la glaciation » et « Lame de neige ».
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J’avais d’abord pensé intituler mon billet « Sots à glace »…
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Le mot film est ici un emprunt
sémantique à l’anglais défini ainsi par le Webster : « a thin covering or coating
<a film of ice> ».
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