jeudi 11 juin 2015

La lexicographie au temps de la glaciation


Quand il s’agit d’un cornet de « molle » à la vanille trempée dans le chocolat, les Québécois sont unanimes : ils mangent de la crème glacée. Mais quand ils se laissent tenter par une spécialité italienne, ils hésitent subitement, passant de glace italienne ou glace à l’italienne, à crème glacée italienne ou crème glacée à l’italienne, ou même à gelato.
Infolettre Usito, juin 2015


Cette page de l’Infolettre s’accompagne de la reproduction de trois entrées du dictionnaire Usito (glace, crème et gelato). Dans le baratin de l’Infolettre, il n’est nulle part fait mention du sorbet, qui fait pourtant partie du même champ sémantique. Pas non plus question du granité (y compris dans le dictionnaire lui-même s.v. glace).


Grave lacune dans la description de l’usage québécois, au terme crème anglaise l’article du dictionnaire ne mentionne pas le synonyme québécois cossetarde (de l’anglais custard), pourtant très courant.


Usito accepte le terme glace noire sans le critiquer même s’il indique qu’il vient de l’anglais black ice. À qui va-t-on faire croire que la glace noire (définie comme un « mince film de glace transparente, presque invisible sur la chaussée ou ailleurs ») est différente du verglas (qui, depuis le xiie siècle, comme le signale le Trésor de la langue française informatisé, désigne une « couche de glace mince et transparente qui couvre le sol ») ? Même le traducteur automatique de Google, après avoir donné la traduction littérale « glace noire », mentionne en note le mot verglas :


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