L'accident le plus
spectaculaire est survenu en dehors de la route. Vers 12h10, un motoneigiste a
heurté une lame de neige dans un
sentier situé en parallèle avec l'autoroute 70, près de la rue d'Youville à
Jonquière.
Stéphane
Bégin, « Conditions extrêmes sur la région », Le Quotidien, 21 janvier 2013
Le Grand Dictionnaire terminologique (GDT)
de l’Office québécois de la langue française (OQLF), qui fait la distinction
entre le verglas et la glace noire (qui n’est que la traduction littérale de black ice « verglas »), ne
traite pas d’un terme pourtant typique de l’hiver québécois, la lame de neige.
La lame de neige
est une sorte de coulée de neige poussée par le vent et qui vient couper une
voie de circulation. C’est de la neige soufflée en travers de la route, bref une
congère
qui bloque une voie :
« Elle
aurait perdu le contrôle de sa voiture dans une lame de neige, et c'est un conducteur qui arrivait en sens inverse
qui l'a frappée », indique Geneviève Bruneau, sergente de la Sûreté du
Québec (Héloïse Archambault, « Déjà neuf morts sur les routes», fr.canoe.ca, 28 décembre 2011).
« Pourtant,
jusque-là, le chemin était beau. Nous roulions normalement et, comme par
surprise, il y avait de la glace et de la poudrerie sur la chaussée. Pas une lame de neige, non. Plutôt une rafale.
Le vent s'est mis de la partie, tassant l'autobus d'environ deux pieds vers le
fossé, et nous avons versé » (Luce Dallaire, « Accident de
Plessisville », Le Soleil, 5 mars
2012).
Un véhicule de
type utilitaire sport (VUS) s'est retrouvé les quatre roues en l'air. Le
capotage est survenu non loin du Rang 3, à proximité de la Ferme Notre Dame Du
Lac. La présence d'une lame de neige
pourrait être à l'origine du premier accident (François Drouin, « Mini carambolage à Témiscouata-sur-le-Lac »,
infodimanche.com, 26 mars 2011).
« Il y avait des lames de neige sur la route. Avec les
champs autour de la 137, la neige s'accumulait rapidement. Nous sommes restés
pris une première fois, j'ai réussi à sortir, mais la deuxième fois, je ne
pouvais plus bouger. […] Le lendemain matin, vers 10 h,
M. Thiffeault s'est rendu à son véhicule et a constaté qu'un peu plus
loin, il y avait une lame de neige
de la hauteur d'une maison (Valérie Mathieu, « J’ai eu la peur de ma
vie », L’œil régional, 15 mars
2008).
Lame de
neige est vraisemblablement un
québécisme formé sur le modèle de lame de
mer. C’est un autre exemple de l’influence du vocabulaire maritime dans la
langue parlée au Québec. En 1970, Gaston Dulong faisait remarquer que « la langue technique de la marine a largement contribué
à la formation de la langue populaire au Canada français grâce surtout au
procédé bien connu de l’élargissement sémantique et de la transposition » (« L’influence
du vocabulaire maritime sur le franco-canadien », Phonétique et
linguistique romanes. Mélanges offerts à M. Georges Straka, Lyon-Strasbourg, Société de linguistique romane, t.
1, p. 338).