C’est de nouveau la saison des crosses de fougère et je peux constater que le terme tête-de-violon continue de se répandre comme conséquence du laxisme de l’Office québécois de la langue française.
Le Grand Dictionnaire terminologique de l’Office québécois de la langue française continue d’accepter le calque tête-de-violon, même si, dans sa nouvelle version, il l’a rétrogradé au rang de « terme à usage restreint » avec la marque « Québec, langue courante ».
La fiche contient toujours la sottise suivante pour justifier tête-de-violon : « le mot tête sert à désigner la partie terminale arrondie de certains végétaux (tête d'artichaut, tête d'asperge, tête de champignon). »
Dans les exemples cités, nous avons des expressions faites sur le modèle tête + nom d’un végétal.
Dans tête-de-violon, nous avons le modèle tête + nom d’un instrument de musique.
Personne à l’Office n’a vraiment été capable de voir que l’argument était illogique ?
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Pendant une trentaine d’années, l’Office québécois de la langue française a tenu le terme tête-de-violon pour un calque. C’était encore sa position dans le Lexique des légumes publié en 1992 et ce sera sa position jusqu’en 2008. Rappelons que ce lexique avait été élaboré par un comité comprenant un représentant du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec et un autre du ministère de l’Agriculture du Canada.
C’est crosse de fougère qui commençait à s’imposer dans la langue commerciale lorsque l’Office a brusquement changé de cap en 2008. Et maintenant, l’Office a le culot d’écrire sur sa fiche : « Dans l'étiquetage de produits commerciaux, l'usage n'est pas encore fixé entre crosse de fougère et tête-de-violon ». Évidemment que l’usage n’est pas fixé puisque l’Office s’est ravisé pour proposer un calque !
Je rappelle que j’ai traité du terme tête-de-violon dans plusieurs billets :
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