vendredi 25 juillet 2014

La colonisation linguistique, conséquence du discours endogéniste


Dans Le Devoir d’aujourd’hui, encore un texte sur l’anglicisation du français au Québec – décidément c’est le sujet de l’été. Extrait :

Dans Portrait du colonisé, Albert Memmi soulignait que la domination avait comme effet que le colonisé (ou le dominé) intégrait les schèmes de pensée et le langage du colonisateur (ou du dominant), rendant ainsi le premier psychiquement lié au second. L’analyse de Memmi est transposable dans toutes les formes de rapports dominant/dominé.
David Sanschagrin, « Confessions d’un ‘grammar nazi’ », Le Devoir, 25 juillet, 2014.


Après quelques décennies d’un discours endogéniste faisant la promotion d’une langue québécoise à nus-autres, voilà où nous en sommes rendus : intégrer les schèmes de pensée du dominant. Pas plus avancés qu’au xixe siècle quand Jules-Paul Tardivel définissait ainsi l’anglicisme : « Une signification anglaise donnée à un mot français ». En d’autres termes, parler anglais avec des mots français. Nous continuons de faire du surplace avec l’encouragement de l’Office québécois de la langue français qui propose des pseudo-traductions comme comptoir de cuisine (kitchen counter, plan de travail), art de la rue (street art, art urbain), bris d'égalité (jeu décisif) dont le même Office nous dit qu’il « est un calque morphologique acceptable du terme anglais tie-break, qui s'intègre bien au système morphosémantique du français », etc.


Sur toute cette question, voir mes textes :
etc.


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