Avant d’apporter une
conclusion aux huit billets mis en ligne depuis le 3 septembre et portant sur l’évolution
des résultats à l’épreuve uniforme de français du collégial, rappelons que la
réussite à l’épreuve uniforme, examen de français et de littérature, est
obligatoire pour l'obtention du diplôme d'études collégiales (DEC). Le bilan de
la situation linguistique produit en 2008 par l’Office québécois de la langue
française décrit ainsi cette épreuve :
L'examen prend la forme d'une dissertation critique de 900 mots rédigé
à partir de textes que l'élève lit et qui lui servent à bâtir son
argumentation. Le ministère de l'Éducation définit ainsi l'objectif de cet
examen : « vérifier que les élèves possèdent, au terme de leur
formation générale commune en langue d'enseignement et littérature, les
compétences suffisantes en lecture et en écriture pour comprendre des textes et
énoncer un point de vue critique pertinent, cohérent, et écrit dans une langue
correcte.1 » L'élève dispose de quatre heures trente minutes
pour prendre connaissance des textes littéraires, rédiger sa dissertation et la
réviser. Il a le droit de consulter au maximum trois ouvrages de référence sur
le code linguistique.
La structure de la grille de correction est la suivante :
Grille de correction
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1. Compréhension et qualité de
l’argumentation
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Sous-critères
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● Compréhension de l’énoncé
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● Qualité de l’argumentation
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● Compréhension de textes
littéraires
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2. Structure du texte de
l’élève
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Sous-critères
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● Introduction et conclusion
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● Cohérence du développement
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3. Maîtrise de la langue
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Sous-critères
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● Syntaxe et ponctuation
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● Orthographe
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● Vocabulaire
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L'évaluation générale se fait
selon une échelle à six niveaux : A, B, C, D, E et F.
Pour réussir, l'élève doit
obtenir une note globale égale ou supérieure à C pour chacune des trois
parties. Dès qu'une des trois cotes est égale ou inférieure à D, les
correcteurs imposent un verdict d'échec. Notons qu’une note égale ou inférieure
à D pour l’un des sous-critères n’entraîne pas un verdict d’échec.
– Rapport sur l’évolution de la situation
linguistique, OQLF, 2008, p. 164-164.
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Que conclure des analyses présentées dans
les huit billets précédents ? Je n’ai pas encore analysé (le ferai-je ?)
les résultats aux critères compréhension et qualité de l’argumentation,
structure du texte de l’élève, ni, dans le cas du critère maîtrise de la
langue, les résultats au sous-critère syntaxe et ponctuation et au sous-critère vocabulaire. Je
me limiterai donc à cinq constats :
•De l’année scolaire 1997-1998 à l’année
scolaire 2012-2013, le taux global de réussite est à la baisse.
•Le taux de réussite au critère maîtrise de
la langue est lui aussi en baisse.
•La proportion des candidats qui reçoivent
une note égale ou supérieure à C au sous-critère orthographe d’usage et
orthographe grammaticale affiche une tendance à la baisse.
•La proportion des candidats qui reçoivent la
cote A en orthographe (c’est-à-dire qui font 3 fautes ou moins) est elle
aussi à la baisse mais en nombres absolus la situation est stable.
•La proportion des candidats qui reçoivent
les cotes D (de 16 à 20 fautes), E (de 21 à 30 fautes) et F (plus de 31 fautes) en orthographe est à la hausse. Il y a aussi une hausse dans les chiffres absolus.
Pour résumer les deux derniers points, il y a autant de collégiens très bons en orthographe qu’il y a une quinzaine d’années mais
les candidats en situation d’échec augmentent.
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1 Les
résultats aux épreuves uniformes du collégial. Français et anglais, langue
d'enseignement et littérature. Édition 2001-2002, Ministère de l'Éducation
du Québec, 2003, p. 10.