lundi 30 juin 2014

Le GDT à l’heure du Mondial de foot / 1



Hier, match* Costa Rica-Grèce. Que ne diffuse pas Ici Radio‑Canada télé (encore la télévision de la radio !). Je vais donc voir à la CBC. Après la prolongation, le score** est toujours 1-1. On va en… shoot out. En fait, shoot out, ça se dit comment en français quand on parle du football (soccer) ? Ce n’est pas le Grand Dictionnaire terminologique (GDT) de l’Office québécois de la langue française (OQLF) qui vous le dira car, s’il a bien une fiche sur ce terme, elle ne concerne que le hockey. Équivalents proposés pour le hockey : fusillade (Canada), tirs de confrontation (Canada), séance de tirs au but, tirs de barrage ; avec la note : « Le syntagme tirs au but, lorsqu'il est employé seul au pluriel, peut prêter à confusion dans le domaine du hockey sur glace, car il sert par ailleurs à indiquer le nombre de tirs effectués par une équipe vers le but des adversaires pendant une période de jeu ou durant toute la partie. »


Et quel est l’équivalent français de shoot out lorsque l’on parle du football ? La réponse est facile… quand on la connaît d’avance (puisque le GDT ne nous aide guère sur ce point) : tir au but. Pour le coup, le GDT est pléthorique, il nous offre neuf fiches sur ce dernier terme. Cette abondance met paradoxalement en lumière une faiblesse du GDT : le domaine d’utilisation est trop général – sport – et il faut vérifier chaque fiche pour découvrir celle qui s’applique au football. Et c’est une fiche sans définition, produite par un organisme étranger, qui ne fait pas de renvoi au terme penalty shoot out.



Car le GDT a une fiche de l’INSEP (Institut national du sport et de l’éducation physique de France) penalty shoot out = séance de tirs au but, qui est en fait l'équivalent français que l'on cherche. Mais il faut faire le parcours du combattant pour le trouver. Il est donc très difficile de trouver le terme français quand on ne le connaît pas d’avance (!) ou quand on part d’un terme anglais tronqué, ce qui est forcément souvent le cas dans le discours (dans la « langue courante », pour parler comme les auteurs de certaines fiches du GDT). Tout cela n’est pas très user-friendly, convivial.


J’aurai l’occasion de revenir sur le thème du GDT à l’heure du Mondial de foot.


* Deux fiches du GDT nous mettent en garde contre l’emploi du mot match en français : « L'emprunt à l'anglais match est attesté dans les sports depuis le XIXe siècle et est fréquemment employé dans ce domaine. Cependant, il existe plusieurs termes français que l'on utilisera de préférence à celui-ci : partie, rencontre, joute, combat, épreuve, confrontation, etc., selon le cas. Dans la plupart des contextes, on pourra parler d'une partie ou, s'il s'agit d'une partie à caractère officiel, d'une rencontre. » Le mot est entré en français il y a près de deux cents ans (1819). L’Office a des réticences sur ce mot mais légitime aréna, pourtant plus récent (1898).
** Tiens ! Le GDT accepte ce mot (fiche de 1997).



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