Remarquez que le maire Coderre amorce déjà nombre
de ses discours en précisant que Montréal se trouve en territoire mohawk. Au
faux-semblant des incantations sur les territoires non cédés s’ajoute ici un
révisionnisme historique fâcheux. Les évidences
archéologiques devraient en effet prévenir contre un tel raccourci.
– Jean-François Nadeau, « La mascarade »,
Le Devoir, 27 juin 2017
Dans
le texte qui précède, le mot évidences
est employé au sens de preuves
(anglicisme sémantique). Si l’on consulte le Larousse anglais-français, la
première traduction qui est donnée pour evidence
est preuve. L’Oxford en ligne définit
ainsi le mot anglais :
1The available body of facts or information indicating whether a belief
or proposition is true or valid.
‘the study
finds little evidence of overt discrimination’
Il précise:
1.1Law Information
drawn from personal testimony, a document, or a material object, used to
establish facts in a legal investigation or admissible as testimony in a law
court.
‘without
evidence, they can't bring a charge’
1.2 Signs
or indications of something.
‘there was no
obvious evidence of a break-in’
Cet
anglicisme sémantique n’est plus inconnu en France mais il est sans doute
encore très rare, sauf peut-être dans les milieux scientifiques :
Une partie de l’argumentation
(les haches, le cheval) « ne peut être considérée comme décisive au regard
de la masse d’évidences documentaires
réunies par les avocats de la thèse germanique ».
– Jean-Paul
Demoule, Mais où sont passés les Indo-Européens ?
Le mythe d’origine de l’Occident, Paris, Seuil, 2017, p. 266
Évidences apparaît
ici dans un texte de l'archéologue australien Vere Gordon Childe que Jean-Paul Demoule traduit lui-même de l’anglais. Le contexte
indique clairement qu’il s’agit de preuves.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire