C’est
par l’entremise de la page Facebook de Gaston Bernier (de l’Asulf) que j’ai
appris que l’Office québécois de la langue française (OQLF) avait réhabilité en
2016 le terme centre d’achat(s) dont il
avait jusqu’alors déconseillé l’usage :
L’Office de la langue a décidé il y a quarante ans d’officialiser
l’expression « centre commercial » contre le calque «centre
d’achats». Depuis quatre décennies, tous ont favorisé l’équivalent français (C.
Chouinard, P. Cardinal, Le Multi dictionnaire, le Colpron, le Guide de rédaction de la P.C., etc.). Mais l’Office a fait marche
arrière : « Le terme centre d'achats … construit sur le modèle de
l'anglais … s'intègre au système linguistique du français. Les réserves déjà
émises sur l'usage de ce terme n'ont pas lieu d'être… »
Comme
note explicative, on a droit à la salade habituelle : « Le terme centre
d'achats (ou centre d'achat),
construit sur le modèle de l'anglais shopping
center, s'intègre au système linguistique du français. »
Ben oui, les calques, de par leur nature même, sont déjà intégrés dans le
système linguistique de la langue emprunteuse. Les néo-terminologues de l’OQLF
ont fait cette « découverte » en préparant leur dernière Politique de l’emprunt linguistique :
ils n’ont ainsi fait que redécouvrir l’Amérique.
Si
j’ai utilisé le mot de schizophrénie dans le titre de mon billet, c’est que le
Grand Dictionnaire terminologique (GDT) contient une autre fiche sur le même
terme, produite par l’Institut canadien des comptables agréés, qui ne donne
comme acceptable que centre commercial
et où on affirme qu’« au Canada, sous l'influence de l'anglais, on emploie fréquemment
l'expression centre d'achat. »
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