mardi 29 novembre 2022

La langue mise au service de la dictature de la pensée

  

Ce matin, le Devoir publie un texte de Philippe Barbaud, professeur retraité de linguistique de l’UQAM (Université du Québec à Montréal), « Abolissons l’écriture inclusive ». Il s’agit d’une version courte d’un article paru dans L’Action nationale. L’auteur s’en prend aux « lignes directrices » de l’écriture inclusive du Bureau de la traduction du gouvernement fédéral. Secondairement, il critique aussi la politique de l’Office québécois de la langue française (OQLF) sur la question. Extraits :

 

L’objectif inavoué est le reformatage en profondeur de la culture et de la conscience collectives de la population francophone du Canada, entre autres, pour qu’elle se plie aux exigences des minorités qui désormais nous gouvernent. Une acculturation à l’envers de la majorité, en quelque sorte.

Au lieu de simplifier l’enseignement du français et de le rendre plus attrayant, ces documents gouvernementaux sont « toxiques » parce qu’ils ne feront qu’empoisonner la vie des enseignants et de nos élèves en rendant cette matière scolaire encore plus rébarbative qu’on le dit.

[…] l’écriture traditionnelle en langue française serait devenue discriminatoire en vertu de la croyance religieuse qui définit « la nouvelle culture de l’offense » faite au prochain, comme l’écrit si bien Salman Rushdie. Le masculin est une offense au féminin. Le genre est une offense à la non-binarité. Son accord par défaut est une offense à la diversité. L’épicène est la rédemption de toutes les dénominations. L’offense présumée est ainsi devenue le fonds de commerce de la bigoterie communautariste anglo-américaine qui déferle sur le monde entier […]

 

On rappellera que des linguistes de plusieurs pays ont publié une tribune contre l’écriture inclusive en 2020 : cliquer ici. Le linguiste Bernard Cerquiglini, ancien recteur de l’Agence universitaire de la Francophonie, avait lui aussi pris parti contre l’écriture inclusive : cliquer ici.

 

Dans le même numéro du Devoir, on nous apprend que les émissions de la radio et la télévision publiques canadiennes seront « purgées des mots offensants » : « le passage dérangeant doit être supprimé pour la seconde vie de l’émission, comme en rattrapage sur les plateformes sur demande. » C’est Orwell et son ministère de la Vérité.

 

1 commentaire:

  1. Vous avez tout à fait raison. La direction de Radio Tralala est une girouette qui mise sur les courants d'air.

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