dimanche 29 mai 2011

Diccionario del español de México /3

L’équipe de Luis Fernando Lara au Colegio de México a commencé ses travaux en 1973. Premier résultat, le Diccionario fundamental del español de México a paru en 1982 et comprend 2 500 vocables et 15 000 acceptions (p. 12). En 2010, l’équipe avait réussi à traiter 25 000 vocables.
Titre
Date de publication
Nombre de vocables
Diccionario fundamental del español de México
1982
2 500
Diccionario básico del español de México
1986
7 000
Diccionario del español usual en México
1996
14 000
Diccionario del español de México
2010
25 000

L’équipe de Luis Fernando Lara a mis 37 ans pour produire un dictionnaire de 25 000 vocables. Il est vrai que la crise économique des années 1980 a porté un dur coup aux travaux. Mais il n’en demeure pas moins que faire un dictionnaire complet (ou global) où l’on redéfinit tous les mots d’un corpus est forcément une œuvre de très longue haleine. Dictionnaire complet : il s’agissait, à partir d’un corpus intégralement mexicain de deux millions de mots, de produire un dictionnaire de l’espagnol qui rendrait compte uniquement de la variété mexicaine contemporaine sans tenir compte des autres variétés – « La obra se basa en el uso mexicano y tiene a los mexicanos como punto de referencia » (Diccionario del español usual en México, 1996, p. 17).
Le projet de « dictionnaire complet du français québécois[1] », Franqus, a été défini selon les mêmes principes que le DEM : à partir d’un corpus, il s’agissait de redéfinir tous les mots et de les traiter sans référence externe « comme si notre français était le seul qui existât »[2]. Donc, décrire non seulement la partie du lexique qui distingue le parler québécois de l’usage des autres francophones mais aussi la portion qui est commune. En pratique, cela revient à refaire les définitions de mots aussi communs que table, chaise, couteau, etc. L’un des responsables de Franqus déclarait en 2008 : « C’est un nouveau dictionnaire, pas l’adaptation d’un dictionnaire existant […]. Toutes les définitions et le contenu sont de nous. On est parti de zéro[3] » (Le Devoir, 29 mars 2008). Et le dictionnaire devait compter 50 000 (selon Le Devoir du 29 mars 2008) ou 52 000 mots (La Croix du 7 juillet 2008), voire 60 000 (selon Le Collectif, Journal des étudiants de l’Université de Sherbrooke, 15 septembre 2008).
Le groupe Franqus a reçu sa première subvention (1 000 000,00 $) en 2001. Selon le projet soumis aux autorités, il devait se réaliser en cinq ans… Si on le compare à ce qui a été fait au Mexique, soit que le projet était irréaliste, soit que les bailleurs de fonds se sont montrés irresponsables, toujours est-il qu’on attend toujours ce dictionnaire. Et, comme il était évident que le calendrier non seulement ne pourrait pas être respecté mais que l’échéance serait largement dépassée, on a laissé tomber l’objectif principal du projet qui était de décrire le lexique québécois « comme si notre français était le seul qui existât » puisque plusieurs définitions de la version préliminaire actuellement en ligne sont reprises du Trésor de la langue française de Nancy.
À SUIVRE
Agustín Lara chante Noche de ronda

Noche de ronda
Noche de ronda,
qué triste pasas,
qué triste cruzas
por mi balcón.
Noche de ronda,
cómo me hieres,
cómo lastimas mi corazón.
Luna que se quiebra
sobre la tiniebla
de mi soledad.
¿A dónde vas?
Dime si esta noche
tú te vas de ronda,
como ella se fue.
¿Con quién estás?
Dile que la quiero,
dile que me muero
de tanto esperar.
Que vuelva ya,
que las rondas
no son buenas.
Que hacen daño,
que dan penas
y que acaban
por llorar.


[1] Formulation utilisée dans l’avis du Conseil de la langue française, L’aménagement de la langue : pour une description du français québécois, 1990, p. 53.
[2] Déjà en 1985 dans Présence francophone, no 27, p. 39.
[3] Voire ! Les responsables ont déjà admis avoir « dépouillé » le Multidictionnaire, le Meney, etc. Ce dont il devra être question un jour dans un autre billet.

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