vendredi 9 mars 2012

Premier anniversaire du blog


Source : Syndicat Force Ouvrière Mutuelle des Motards


Le 9 mars 2011, je publiais mon premier billet, « Mise en bouche ». Cela suivait de quelques semaines la publication du manifeste Au-delà des mots, les termes de dix-neuf anciens terminologues de l’Office québécois de la langue française. Certains auraient voulu voir dans les signataires de cette lettre ouverte un groupe de puristes qui avaient monté en épingle une demi-douzaine d’exemples critiquables.


Pour une part, c’est pour prouver que les fiches critiquables dépassaient – et de loin ! – la demi-douzaine que j’ai rédigé plusieurs dizaines de billets sur le Grand Dictionnaire terminologique.


Je me fixais aussi l’objectif de répondre à l’accusation de purisme. Car il était si facile de faire passer les auteurs de la lettre ouverte pour des puristes. Je notais qu’il y a de la malhonnêteté intellectuelle à traiter de puristes, c’est-à-dire de personnes prônant le maintien d’un état de langue vieilli, les gens qui souhaitent insérer davantage les Québécois dans l’évolution moderne du français. L’accusation de purisme est l’arme habituelle dont se servent les adeptes de l’anti-modernité pour réduire leurs adversaires au silence. Tous les partisans de la modernité ont été traités de puristes. Mais les vrais puristes, les puristes pure-laine, sont ceux qui veulent nous faire revenir en arrière d’un siècle ou deux. Comme on le voit, et c’est regrettable, dans un certain nombre de fiches du GDT. Je rappellerai un seul exemple (pour d’autres exemples, voir le billet « Le purisme pure-laine ou le Grand Bond en arrière ») :


La locution être à l'emploi de est d'un usage ancien et généralisé au Québec, tant dans le registre spécialisé que dans le registre courant. [fiche de 2003; signalons que le Bureau des traductions à Ottawa considère qu’il s’agit d’un anglicisme !]


Mais, plus fondamentalement, mon objectif a toujours été de lutter contre certaines idées reçues au sujet de la langue, en particulier au sujet du français au Québec, tant du point de vue de la norme que de celui du statut. Et je me donnais deux modèles : le livre de Geoffrey K. Pullum, The Great Eskimo Vocabulary Hoax, and Other Irreverent Essays on the Study of Language et celui de Jean Sévilla, Historiquement correct, Pour en finir avec le passé unique. C’est dans cette perspective que j’ai publié un certain nombre de billets, « Le marteau de Fishman », « Un pavé dans la mare », « Deux principes de sociolinguistique », etc. Et j’entends à l’avenir privilégier cette voie sans pour autant exclure la possibilité de publier, à l’occasion, des billets sur des questions de terminologie.


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