En mai
1983, il y a donc quarante ans, paraissait La Norme linguistique. Sans
fausse modestie, je citerai la conclusion du compte rendu de Paul Pupier de l’UQAM :
« pour un livre qui contient trente-trois contributions différentes, la
qualité de la plupart d'entre elles mérite d'être soulignée, et les
responsables du recueil doivent bien y être pour quelque chose » (Revue
québécoise de linguistique, 14/1, 1984, p. 225).
Dans
sa contribution à cet ouvrage, Alain Rey a introduit la notion d’« anglicismes
de pensée (...qui) représentent la forme la plus subtile de la contamination du
français par l'anglais» (p. 622). Le Devoir de ce matin, sous la
plume de sa chroniqueuse Emilie (sans accent) Nicolas, nous en a offert un
exemple pas piqué des vers : « Après plusieurs semaines de scandale,
on pondère sur la bonne ou la mauvaise gestion de la Fondation […] » (il s’agit
de la Fondation Trudeau). Sur le coup, je n’ai pas compris cette phrase.
Puis je me suis dit : ne serait-ce pas une traduction bête de
l'anglais « ponder »?