Pour mettre en perspective, voici l'accent arabe de Sophia Aram :
jeudi 26 mars 2015
Encore l'accent québécois : Marie-France Bazzo et Sophia Aram
Pour mettre en perspective, voici l'accent arabe de Sophia Aram :
mercredi 25 mars 2015
lundi 23 mars 2015
Dictionnaire entièrement québécois ou dictionnaire adapté ?
Dans la
dernière Infolettre Usito, on reprend
une nouvelle fois la ritournelle suivante :
Entièrement conçu au Québec, Usito est
le premier dictionnaire électronique à décrire le français standard en usage au
Québec, tout en faisant le pont avec le reste de la francophonie.
Entièrement
conçu au Québec ?
Je répète
ce que j’ai écrit le 8 janvier 2013 à propos de ce qui s’appelait alors le
Franqus et qui est depuis devenu Usito :
Il est faux
d’affirmer que « toutes les définitions et le contenu sont de nous. On est
parti de zéro» (Le Devoir,
29 mars 2008) ; ou encore que « toutes les définitions sont de
notre cru, nous n’avons rien emprunté aux autres dictionnaires » (Le Devoir, 29 septembre 2012).
Plusieurs définitions sont au contraire reprises telles quelles du Trésor de la
langue française de Nancy ou du Grand Dictionnaire terminologique de l’Office
québécois de la langue française : d’ailleurs, le Franqus a l’habitude de
le signaler en faisant suivre les définitions concernées des sigles TLFi ou
GDT. Alors pourquoi affirmer le contraire dans les médias ? (En deçà des promesses / 12 : bilan de mon analyse)
Depuis, Claude Poirier, ancien directeur du
Trésor de la langue française au Québec (Université Laval), a publié sa propre
analyse d’Usito. On y lit entre autres :
USITO
n’a pas été construit à partir d’une documentation ni d’une expertise
entièrement québécoises. Pour l’établissement de la nomenclature, on a tiré
parti de la BDTS, du DFP et du Dictionnaire québécois d’aujourd’hui (DQA),
mais aussi des dictionnaires français. Pour le traitement des mots communs aux
Français et aux Québécois, les auteurs ont pu exploiter les définitions et les
rubriques étymologiques du TLF, grand dictionnaire de France, ainsi que la
riche base textuelle Frantext, à la suite d’une entente avec l’ATILF,
unité de recherche du Centre national de la recherche scientifique basée à
l’Université de Lorraine (Nancy). Pour la révision des articles, USITO a
bénéficié en outre de la collaboration de plusieurs excellents chercheurs
d’Europe. Sans l’avouer clairement, les auteurs se sont manifestement inspirés
aussi du Petit Robert.
[…]
Les
auteurs d’USITO ont minimisé leur dette à l’égard du TLF en déclarant n’avoir
exploité que « certaines définitions » du dictionnaire français
(voir, sur le site d’USITO, la rubrique consacrée aux contributeurs à leur
dictionnaire). Or, une comparaison des articles fait voir qu’USITO ne livre
généralement pas une analyse originale du vocabulaire, surtout dans le cas des
mots complexes, mais reprend les structures sémantiques du TLF ou du Petit
Robert.
Claude Poirier est clair : USITO n’a pas été construit à partir d’une documentation ni d’une expertise entièrement québécoises.
Pour lire l’analyse complète de Claude
Poirier, cliquer ici.
dimanche 22 mars 2015
Passacaille
Cet
après-midi avait lieu au Palais Montcalm de Québec un concert-hommage à l’abbé Antoine
Bouchard. Quel est le lien avec ce blog, me direz-vous ? Aucun. Sinon que
l’abbé Bouchard m’a enseigné en Éléments latins et que son frère, l’abbé
Pierre, m’a enseigné l’histoire de la musique.
Autre
hommage à venir, le dimanche 19 avril à La Pocatière :
Antoine
Bouchard a enregistré l’intégrale de l’œuvre pour orgue de Pachelbel.
vendredi 20 mars 2015
mercredi 18 mars 2015
À la queue du progrès
Vidéo
montrant qu’Usito et le Grand
Dictionnaire terminologique (GDT) de l’Office québécois de la langue française
(OQLF) sont en retard d’une révolution technologique :
mardi 17 mars 2015
Comment sortir du bois ?
Sapin (Picea abies) tordu et
couché par la bise, Genève (Bois de la Bâtie),
Photographe:
MHM-com Source : Wikipédia
|
Parmi
les quatre fiches que le Grand Dictionnaire terminologique (GDT) de l’Office
québécois de la langue française (OQLF) met en vedette ces jours-ci, il y a la
fiche « volis » : « partie du tronc rompu d’un arbre qui
est tombée au sol ». Comparons avec la définition du Trésor de la langue
française informatisé (TLFi) : « Partie de la tige d'un arbre brisé
qui est tombée au sol ». Si je m’imagine facilement une partie de tige
tombée au sol, ou encore un arbre brisé dont la cime touche le sol, j’ai plus
de difficulté à me représenter un tronc rompu gisant au sol. Partie du tronc,
partie de la tige, est-ce donc la même chose ?
Pour
le TLFi, le tronc est la « partie d'un arbre comprise entre les racines et
la naissance des branches maîtresses, constituée de tissus ligneux au centre
(cœur) et de tissus mous à l'extérieur (écorce). »
Pour
le Larousse en ligne, le tronc est la « tige principale d’un arbre, depuis
les racines jusqu’à la naissance des grosses branches ».
La
fiche « tronc » (domaine : sylviculture, exploitation
forestière) de la banque de données terminologiques Termium du Bureau de la
traduction (Ottawa) définit ainsi le tronc : « Partie de la tige que
l'on peut affecter à des emplois nobles, par exemple la menuiserie et
l'ébénisterie ». Cette définition a été normalisée par l’AFNOR, ce que se garde
bien de nous dire le GDT.
Quant à lui, le GDT donne la définition suivante : « tige principale et lignifiée
de l’arbre, située entre les racines et la cime ». Curieuse définition. D'où peut-elle venir ?
Pour tirer les choses au clair, voyons la définition de tige en français standard.
Pour
le TLFi, la tige est la « partie des plantes vasculaires généralement
aérienne et très variable dans ses dimensions, sa direction, sa forme, qui
porte les feuilles et les organes reproducteurs et qui conduit la sève entre
les racines et les feuilles. » Ce qui correspond à la définition de… tronc
dans le GDT : « tige principale et lignifiée de l’arbre, située entre
les racines et la cime ». Ou comme le dit le
Webster (s.v. trunk) : « the thick main stem of a tree ».
Pourquoi
se compliquer la vie avec d’absurdes distinctions sémantiques quand il est si
facile de dire que trunk se traduit par tronc ? Ainsi va l’endogénisation
de la langue.
En conclusion, voici la définition de Wikipédia, qui permet de clarifier les choses :
En conclusion, voici la définition de Wikipédia, qui permet de clarifier les choses :
Un volis
est un arbre brisé sous l'action d'effets naturels (vent, foudre, neige, chute
d'un autre arbre) ou pour des raisons qui lui sont propres (vieillesse, pourriture),
sans intervention de l'homme. Parfois le terme de volis désigne
seulement la cime d'un arbre qui a été rompue et enlevée par le vent.
Si l'arbre est
déraciné, on utilise le terme de chablis.
lundi 16 mars 2015
In memoriam William F. Mackey (1918-2015)
Notes
biographiques : L’écologie des
langues, Mélanges William Mackey / Ecology
of Languages, Homage to William Mackey, Paris, L’Harmattan, 2002, pp. 13-16 ;
bibliographie choisie, pp. 17-21. Bibliographie en ligne: cliquer ici.
jeudi 12 mars 2015
Micmac chez les Inuit(s)
Autres
perles de la dernière livraison de l’Infolettre
Usito. Cette fois, elles proviennent de l’article consacré aux emprunts
lexicaux faits à la langue inuktitut.
Extrait :
« […] le mot inukshut, qui veut
dire ‘ qui peut remplacer un être humain ’, et qui désigne cet amoncellement de pierre, imitant un être humain, qui
sert de repère en territoire inuit. » En français standard en usage
ailleurs que chez Usito, dans ce genre de formulation, on emploie plutôt
l’article défini. Mais il est vrai qu’en anglais, c’est le démonstratif que l’on
utilise. La formulation de l’Infolettre
est donc un calque syntaxique.
Autre
extrait : « Depuis 1970, l’appellation inuit désigne officiellement au Canada le peuple que nous appelions
auparavant Esquimau. » Faut-il comprendre qu’en changeant d’appellation en
français, les aborigènes du Grand Nord n’ont plus droit à la majuscule initiale ?
mercredi 11 mars 2015
Allons à la cabane !
Nouvelle livraison
de l’Infolettre Usito, nouvelles
perles.
D’abord
dans le courriel expédié par l'éditeur, cette accroche pour l’article sur les érablières : « Des petits pains envoyés en France
comme objet de curiosité à
l’attirail moderne de nos acériculteurs. » On notera l’absence d’accord. Et on peut se demander s’il est approprié d’appeler attirail l’équipement des acériculteurs.
Mais passons, il y a mieux à voir.
Dans le français standard en usage chez Usito, le mot chaudière signifie seau : « Ce n’est qu’au milieu du 19e siècle
que s’instaurent les pratiques modernes de récolte de l’eau d’érable avec
chalumeau et chaudière de fer blanc […] ».
Mais que dit le Grand
Dictionnaire terminologique (GDT) de l’Office québécois de la langue française
(OQLF) ? Surprise ! Dans
le français standard en usage au GDT, seau
est un québécisme :
Et encore cette perle de l’Infolettre :
« Le feu de bois extérieur, où [sic] l’on faisait bouillir l’eau d’érable, est
remplacé par une grande bouilloire placée à l’intérieur d’une construction
rustique, la cabane à sucre, et les parties de sucre en famille
annoncent l’arrivée du printemps. » Le
feu de bois est remplacé… par une bouilloire ! Essayez donc d’y
comprendre quelque chose.
Avec Usito
et le GDT, on n’est pas sorti de la cabane !
L’influence d’un blog
On m’a signalé le 15 mars que, contrairement à mon
affirmation, le GDT considère chaudière,
et non seau, comme québécisme. Ce qui
est maintenant effectivement le cas :
Mais j’avais pris la précaution de faire deux
captures d’écran, l’une zoomant sur la rubrique « Termes privilégiés »
(voir plus haut), l’autre de la fiche au complet :
Pour une fois, les responsables du GDT ont
réagi rapidement en procédant à la correction. À quand la correction des fiches
« détour », « comptoir de cuisine », « à l’emploi de »,
etc. ?
jeudi 5 mars 2015
Prime ou indemnité de départ ?
Depuis
la démission surprise du ministre Yves Bolduc, il est beaucoup question dans
les médias de prime de départ, prime de
séparation, prime de transition, allocation de départ, etc. Le gouvernement
entend déposer un projet de loi pour régler la question de la somme d’argent
que touche un député lorsqu’il démissionne avant la fin de son mandat. Prenant
les devants, le président-fondateur de l’Asulf (Association pour le soutien et
l’usage de la langue française), le juge Robert Auclair, a écrit au premier
ministre pour lui demander d’utiliser le terme correct, indemnité, dans le projet de loi qu’il compte présenter à l’Assemblée
nationale. M. Auclair a joint à sa lettre la fiche « indemnité de cessation
d’emploi » du Grand
Dictionnaire terminologique (GDT) de l’Office québécois de la langue française
(OQLF).
Cette fiche est un modèle de travail bien fait. Il est bien connu que je n’hésite
pas à critiquer le GDT. Il me semble donc convenable, lorsque d’aventure je
tombe sur une fiche remarquable, d’attirer l’attention sur elle.
Extrait de la fiche « Indemnité de cessation d'emploi » du GDT |
mercredi 4 mars 2015
La chimère terminologique
Je reviens aujourd’hui encore sur la fiche
« jouabilité » du Grand
Dictionnaire terminologique (GDT) de l’Office québécois de la langue française
(OQLF).
Mais je dois d’abord commencer en présentant deux définitions :
Notion :
Unité de pensée constituée d’un ensemble de caractère attribués à un objet ou à
une classe d’objets et qui peut s’exprimer par un terme ou par un symbole.
(Rachel Boutin-Quesnel et al., Vocabulaire systématique de la terminologie,
Office de la langue française, 1985, p. 18)
Concept :
Unité de connaissance constituée d'un ensemble unique de caractères et qui peut
généralement s'exprimer par un terme. (GDT)
Aujourd’hui, les terminologues préfèrent
parler de concept plutôt que de notion. Peu importe. Ce qu’il faut retenir,
c’est que les deux définitions commencent par le mot « unité ».
Or, que trouvons-nous dans la fiche
« jouabilité » ? À deux reprises, l’expression « concept
multiple », en soi une véritable chimère. En fait, il faut comprendre que
le rédacteur de la fiche est parti du mot gameplay
qui a plus d’un sens en anglais : loin d’être l’expression d’un « concept
multiple », ce terme est polysémique. Ce qu’admet d’ailleurs l’auteur de
la fiche : « ce concept multiple renvoie à deux sens distincts ».
Si le mot a deux sens, c’est qu’il y a deux concepts ; et en bonne
terminologie il faut faire deux fiches.
Il est tout de même étonnant que des
terminologues (je mets le pluriel, car la fiche a sûrement fait l’objet d’une
lecture par un deuxième terminologue) ne maîtrisent même pas le vocabulaire de
leur discipline. C’est au moins la deuxième fois que je fais cette remarque.
mardi 3 mars 2015
L’ivresse de la profondeur
Extrait de la fiche « jouabilité »
du Grand Dictionnaire
terminologique (GDT) de l’Office québécois de la langue française (OQLF) : « Parfois,
les mots finissent par prendre le sens que l'usage leur donne. »
La rédaction de la phrase trahit un purisme abyssal. Combien a-t-il fallu d’années de pratique de la
terminologie ou de la lexicographie pour arriver à cette conclusion on ne peut
plus étonnante ?
Quand on consulte le GDT, il n’est pas inutile de
se prémunir contre l’ivresse des profondeurs.
lundi 2 mars 2015
In memoriam Joshua Fishman (1926-2015)
Le sociolinguiste Joshua Fishman est mort
hier à son domicile du Bronx. J’avais fait sa connaissance lors d’un colloque à
Ottawa en 1986. Plus récemment, dans ce blog, je me suis inspiré d’un de ses
textes (« Le marteau de Fishman »).
Voici le texte qu’a publié l’une de ses
collaboratrices et qui résume l’ensemble de l’œuvre de Joshua Fishman :
A beloved teacher and
influential scholar, Joshua A. Fishman passed away peacefully in his Bronx
home, on Sunday evening, March 1, 2015. He was 88 years old. Joshua A. Fishman
leaves behind his devoted wife of over 60 years, Gella Schweid Fishman, three
sons and daughters-in-law, nine grandchildren and two great-grandchildren. But
he also leaves behind thousands of students throughout the world who have learned
much from him about sociology of language, the field he founded, and also about
the possibility of being a generous and committed scholar to language minority
communities. As he once said, his life was his work and his work was his life.
Joshua A. Fishman,
nicknamed Shikl, was born in Philadelphia PA on July 18, 1926. Yiddish was the
language of his childhood home, and his father regularly asked his sister,
Rukhl, and him: “What did you do for Yiddish today?” The struggle for Yiddish
in Jewish life was the impetus for his scholarly work. After graduating from
the University of Pennsylvania with a Masters degree in 1947, he collaborated
with his good friend, Max Weinreich, the doyen of Yiddish linguistics, on a
translation of Weinreich’s history of Yiddish. And it was through Yiddish that
he came to another one of his interests ––that of bilingualism. In 1948 he
received a prize from the YIVO Institute for Yiddish Research for a monograph
on bilingualism. Yiddish and bilingualism were interests he developed
throughout his scholarly life.
After earning a PhD in
social psychology from Columbia University in 1953, Joshua Fishman worked as a
researcher for the College Entrance Examination Board. This experience focused
his interest on educational pursuits, which eventually led to another strand of
his scholarly work –– that on bilingual education. It was around this time that
he taught what came to be the first sociology of language course at The City
College of New York. In 1958, he was appointed associate professor of human
relations and psychology at the University of Pennsylvania, and two years
later, moved to Yeshiva University. At Yeshiva University he was professor of
psychology and sociology, Dean of the Ferkauf Graduate School of Social Science
and Humanities, Academic Vice President, and Distinguished University Research
Professor of Social sciences. In 1988, he became Professor Emeritus and began
to divide the year between New York and California where he became visiting
professor of education and linguistics at Stanford University. In the course of
his career, Fishman held visiting appointments at over a dozen universities in
the USA, Israel, and the Philippines, and fellowships at the Center for
Advanced study (Stanford), the East West Center (Hawai’i) the Institute for
Advanced Study at Princeton, the Netherlands Institute for Advanced Study, and
the Israel Institute for Advanced Study.
Throughout his long
career Joshua A. Fishman has published close to one hundred books and over a
thousand articles. He has not only been prolific, but his original and complex
ideas have been very influential in the academy, as well as extremely useful to
language minorities through the world. His first major study of sociology of
language, Language Loyalty in the United States, was published in 1964. A year
later, he published Yiddish in America. In 1968, he published the earliest
major collection dealing with language policy and management, Language problems
of developing nations. In the same year, he edited and published Readings in
the sociology of language, a first attempt to define the new field.
By the 1970s Joshua
Fishman’s scholarship was recognized throughout the world for its importance
and its relevance about the language issues prevalent in society. In 1973, he
founded, and has since edited, The International Journal of the Sociology of
Language, a journal of excellent international reputation. Joshua Fishman has
also edited a related book series published by Mouton, Contributions to the
Sociology of Language (CSL), with over 200 titles. In both of these endeavors
Fishman has encouraged young scholars to research, write and publish,
supporting and contributing to the academic careers of many throughout the
world, especially in developing countries. For years he replied daily to
letters and e-mails from students from all over the world. His greatest
motivation has been dialoguing with many about the use of language in society
and answering student questions. The world was his classroom.
While conducting an impressive
body of research, and being responsive to the many who asked for advice,
Fishman traveled extensively, encouraging the activities of those seeking to
preserve endangered languages. He will be remembered by the Māoris of New
Zealand, the Catalans and Basques of Spain, the Navajo and other Native
Americans, the speakers of Quechua and Aymara in South America, and many other
minority language groups for his warmth and encouragement. For a
quarter-century, he wrote a column on Yiddish sociolinguistics in every issue
of the quarterly Afn Shvel. He also wrote regularly on Yiddish and general
sociolinguistic topics for the weekly Forverts. Together with his wife Gella
Fishman, he established the extensive five-generational "Fishman Family
Archives" at Stanford University library. In 2004 he received the
prestigious UNESCO Linguapax Award in Barcelona, Spain.
Joshua Fishman’s
prolific record of research and publication has continued until today, defining
modern scholarship in bilingualism and multilingualism, bilingual and minority
education, the relation of language and thought, the sociology and the social
history of Yiddish, language policy and planning, language spread, language
shift and maintenance, language and nationalism, language and ethnicity, post-imperial
English, languages in New York, and ethnic, and national efforts to reverse
language shift.
His scholarly work
with minority groups and with others engaged in the struggle to preserve their
languages, cultures, and traditions has been inspired by a deep and heartfelt
compassion that is always sustained by the markedly human tone of his most
objective scholarly writing.
Ofelia
García
Professor
Ph.D. Programs in Urban Education
Graduate Center
The City University of New York
Professor
Ph.D. Programs in Urban Education
Graduate Center
The City University of New York
dimanche 1 mars 2015
À quel jeu jousent-ils ?
Ce
qui n'est pas clair n'est pas français ; ce qui n'est pas
clair est encore anglais, italien, grec ou latin.
Antoine
de Rivarol, Discours sur l’universalité
de la langue française
Je
ne sais plus par quelle voie, il y a de cela plusieurs mois, j’ai abouti à la
fiche « jouabilité » du Grand Dictionnaire terminologique (GDT) de l’Office
québécois de la langue française (OQLF). En fait, le GDT a deux fiches, l’une
qu’il a produite, l’autre empruntée à FranceTerme (Commission générale de
terminologie et de néologie en France). Les deux fiches datent de 2010. Comparons-les :
Grand Dictionnaire
terminologique (GDT)
|
FranceTerme
|
Ensemble des éléments liés à l'interaction
entre le joueur et le jeu, dont les règles et les possibilités d'actions, qui
sont définis et intégrés au jeu lors de la création d'un jeu vidéo, et qui
contribuent au plaisir de jouer, découlant de l'interactivité, ressenti
pendant le jeu.
Difficile à définir et à traduire en français, gameplay
est un terme auquel on donne plusieurs sens. En fait, ce concept multiple
renvoie à deux sens distincts. Dans gameplay, le mot game renvoie
à un système de règles que le joueur doit respecter pour mener à bien son
action, tandis que le mot play correspond à l'action menée par le
joueur, à l'attitude ludique qu'il adopte vis-à-vis de cette structure de
jeu. Gameplay évoque à la fois la notion de règles du jeu (associée à
la mécanique de jeu) destinées à produire une expérience de jeu plaisante, et
celle d'actions possibles offertes au joueur, de manière
d'interagir librement, de facilité de prise en main (associée à la
jouabilité). Il reflète ainsi la tension présente dans tout jeu vidéo entre
règles strictes (game) et liberté d'action (play).
Le concept de « gameplay » comportant
deux aspects, on pourra, selon le contexte et l'aspect que l'on veut mettre
en évidence, le rendre en français par jouabilité ou mécanique de
jeu, chacun des termes illustrant un aspect différent de ce concept
multiple.
Actuellement, c'est le terme jouabilité, dont
le sens a évolué, qui est le plus souvent utilisé pour traduire gameplay
(concept global). En matière de langue, il arrive que l'usage change
partiellement ou étende le sens premier d'un mot. Cela semble le cas pour jouabilité
: grâce à la synecdoque (figure de style), on assigne à un mot un contenu
plus étendu que son contenu habituel, en prenant, par exemple, la partie pour
le tout. Parfois, les mots finissent par prendre le sens que l'usage leur
donne.
Notes
Parmi les autres éléments d'interaction,
indispensables à une expérience vidéoludique plaisante, mentionnons l'ergonomie
des commandes (facilité de prise en main) et l'architecture compétitive du
jeu.
|
Ensemble des possibilités d'action offertes
au joueur par un jeu vidéo; par extension, qualité du jeu appréciée au regard
de ces possibilités.
|
Ce qui n’est pas clair n’est pas
français. Ce qui n'est pas clair est encore anglais. La
fiche du GDT est encore de l’anglais.
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