Au début de la pandémie actuelle, on a
hésité sur le genre du mot Covid en français. Dès qu’elle a été connue en mars
2020, les médias québécois ont suivi la recommandation de l’Organisation
mondiale de la santé de considérer le mot comme féminin. Pour leur part, les médias
français ont continué de le considérer comme un mot masculin. Le féminin est
peu à peu apparu, sans s’imposer, quand l’Académie française a fait connaître
sa préférence pour le féminin. Au Québec, le féminin domine largement dans les
médias mais il arrive, rarement, qu’on entende le masculin, essentiellement
dans la bouche de personnes interviewées, pas dans celle des présentateurs, des
journalistes ou des chroniqueurs. La variation de genre est plus grande en France
sur les plateaux télé mais le masculin me semble quand même beaucoup plus
fréquent.
On trouve la même uniformité au Québec en
ce qui concerne la prononciation d’Omicron. La prononciation [ɔmikʀɔ̃]
est la seule qu’on entend sur nos ondes. C’est d’ailleurs celle que donne le
dictionnaire en ligne Usito. En France, la prononciation n’est pas uniforme.
Bien sûr, [ɔmikʀɔn] omicronne domine sur les plateaux télé mais
me semble de plus en plus concurrencé par omicron
[ɔmikʀɔ̃].
Cette dernière prononciation s’entend aussi bien à l’extrême droite (Jean Messiha)
qu’à l’extrême gauche (Jean-Luc Mélanchon). L’autre jour, le chef d’antenne Pascal
Praud, vraisemblablement influencé par son interlocuteur, a utilisé les deux
prononciations dans la même séquence.
Dernier exemple de variation : troisième dose, dose de rappel, rappel,
booste(u)r. Mon impression est qu’il n’y a pas vraiment variation au Québec :
on emploie presque uniquement troisième
dose. En France, booster me
semble très populaire, en tout cas plus fréquent que rappel ; j’ai même entendu l’expression « donner un coup
de boost » (dans la bouche du premier ministre Jean Castex si ma mémoire
est bonne).
Ces données impressionnistes, qui devraient
être complétées par une enquête statistique, m’amènent à conclure que, dans les
trois exemples cités, il y a pas ou peu de variation au Québec.