Avant d’apporter une conclusion aux
huit billets mis en ligne depuis le 14 mars et portant sur l’évolution des
résultats à l’épreuve uniforme de français du collégial, rappelons que la
réussite à l’épreuve uniforme, examen de français et de littérature, est
obligatoire pour l'obtention du diplôme d'études collégiales (DEC). Le bilan de
la situation linguistique produit en 2008 par l’Office québécois de la langue
française décrit ainsi cette épreuve :
L'examen prend la forme d'une dissertation critique
de 900 mots rédigé à partir de textes que l'élève lit et qui lui servent à
bâtir son argumentation. Le ministère de l'Éducation définit ainsi l'objectif
de cet examen : « vérifier que les élèves possèdent, au terme de leur
formation générale commune en langue d'enseignement et littérature, les
compétences suffisantes en lecture et en écriture pour comprendre des textes et
énoncer un point de vue critique pertinent, cohérent, et écrit dans une langue
correcte. »
L'élève dispose de quatre heures trente minutes
pour prendre connaissance des textes littéraires, rédiger sa dissertation et la
réviser. Il a le droit de consulter au maximum trois ouvrages de référence sur
le code linguistique.
La structure de la grille de
correction est la suivante :
Grille de correction
|
1.
Compréhension et qualité de l’argumentation
|
Sous-critères
|
●
Compréhension de l’énoncé
|
●
Qualité de l’argumentation
|
●
Compréhension de textes littéraires
|
|
2.
Structure du texte de l’élève
|
Sous-critères
|
●
Introduction et conclusion
|
●
Cohérence du développement
|
|
3.
Maîtrise de la langue
|
Sous-critères
|
●
Syntaxe et ponctuation
|
●
Orthographe
|
●
Vocabulaire
|
L'évaluation générale se fait selon une échelle à six niveaux : A,
B, C, D, E et F.
Pour réussir, l'élève doit obtenir une note globale égale ou supérieure
à C pour chacune des trois parties. Dès qu'une des trois cotes est égale ou
inférieure à D, les correcteurs imposent un verdict d'échec. Notons qu’une note
égale ou inférieure à D pour l’un des sous-critères n’entraîne pas un verdict
d’échec.
– Rapport sur l’évolution de la situation linguistique, OQLF,
2008, p. 164-164.
* * *
Synthèse des résultats
Que conclure des analyses présentées depuis le 14 mars ? Je
n’ai pas analysé les résultats aux critères compréhension et qualité de
l’argumentation, structure du texte de l’élève, ni, dans le cas du critère
maîtrise de la langue, les résultats au sous-critère vocabulaire. La raison en
est que ces éléments de la grille d’analyse sont peu éliminatoires (taux de
réussite de 95,7 % en compréhension et qualité de l’argumentation, de
99,6 % en structure du texte et de 99,8 % en vocabulaire).
Voici donc mes constats :
• Taux global de réussite à l’épreuve de
français du collégial: la tendance des résultats est à la baisse
depuis 1997-1998. Deux décennies de baisse. Le point le plus bas a été atteint
en 2005-2006 (81,1 %).
Évolution de la réussite à l’épreuve
de français du collégial
|
1997-1998
|
87,3
|
1998-1999
|
88,6
|
1999-2000
|
88,1
|
2000-2001
|
83,8
|
2001-2002
|
84,4
|
2002-2003
|
85,9
|
2003-2004
|
84,8
|
2004-2005
|
84,8
|
2005-2006
|
81,1
|
2006-2007
|
83,4
|
2007-2008
|
83,3
|
2008-2009
|
82,8
|
2009-2010
|
82,4
|
2010-2011
|
84,2
|
2011-2012
|
84,3
|
2012-2013
|
83,1
|
2013-2014
|
83,3
|
2014-2015
|
83,8
|
2015-2016
|
82,7
|
• Taux
de réussite en maîtrise de la langue (ce critère comprend trois sous-critères :
orthographe grammaticale et d’usage ; syntaxe et ponctuation ;
vocabulaire) : la tendance générale est à la baisse.
Évolution de la réussite à l'épreuve
de français du collégial
|
|
Maîtrise
de la langue
|
Orthographe
|
Syntaxe
et ponctuation
|
1997-1998
|
88,9
|
76,1
|
85,7
|
1998-1999
|
90
|
|
|
1999-2000
|
89,5
|
|
|
2000-2001
|
86,3
|
|
|
2001-2002
|
86,1
|
|
|
2002-2003
|
88,2
|
75
|
86,6
|
2003-2004
|
87
|
72,9
|
86,5
|
2004-2005
|
87,1
|
|
|
2005-2006
|
83,7
|
72,1
|
82
|
2006-2007
|
85,6
|
|
|
2007-2008
|
86,1
|
74,2
|
|
2008-2009
|
85
|
71,3
|
|
2009-2010
|
86,6
|
70,9
|
|
2010-2011
|
85,9
|
72,5
|
83,1
|
2011-2012
|
86,2
|
72,8
|
84,3
|
2012-2013
|
83,1
|
71
|
83,6
|
2013-2014
|
85,3
|
72,8
|
82,4
|
2014-2015
|
85,3
|
74,4
|
81,9
|
2015-2016
|
84,8
|
73,3
|
81,1
|
Le tableau est incomplet parce que je
n’ai plus les anciens rapports du ministère de l’Éducation et que ce dernier
n’avait en 2014 sur son site Internet que les rapports postérieurs à 2009-2010
et aujourd’hui que ceux postérieurs à 2010-2111. Pour les données jusqu’en
2005-2006, la source est le Rapport sur l’évolution de la situation
linguistique au Québec (OQLF, 2008). Pour les
résultats en orthographe et en syntaxe, nous faisons l’hypothèse que la cote C
est un seuil et que les cotes A, B, C+ et C équivalent à la réussite.
• Taux
de réussite en orthographe : depuis l’année scolaire 1997-1998 (taux de réussite
de 76,1 %) la tendance est à la baisse. Il y a eu des creux historiques en
2008-2009, 2009-2010 et 2012-2013 : le taux de réussite se situait alors
autour de 71 %.
• En
orthographe, la proportion des élèves qui obtiennent la cote A est très légèrement à la hausse.
• En
orthographe, les cotes E (21 à 30 fautes) et F (plus de 31 fautes) sont à la
hausse, tant en proportion qu’en nombres absolus.
• En
syntaxe, la tendance est à la baisse.
• En
syntaxe, la proportion des élèves qui reçoivent la cote A est remarquablement
stable. La moyenne est de 13,1 % pour l’ensemble de la période.