jeudi 23 mai 2024

Tête-de-violon ou crosse de fougère?


C’est la saison des crosses de fougère. L’anglicisme têtes-de-violon, revigoré par l’action de l’Office québécois de la langue française (OQLF), est toujours présent dans la langue commerciale. Comme le dit le Grand Dictionnaire terminologique (GDT), « dans l'étiquetage de produits commerciaux, l'usage n'est pas encore fixé entre crosse de fougère et tête-de-violon » (fiche de 2003). L’Office est intervenu pour revamper l’anglicisme au moment où il perdait du terrain. C'est pourquoi l'usage n'est pas encore fixé.

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On remarquera que, dans le texte, on utilise seulement crosses de fougère. On peut légitimement penser que c’est ce terme qui se serait imposé si l’OQLF, sous l’influence d’un petit groupe, n’avait pas revalorisé l’anglicisme têtes-de-violon au début des années 2000.

Le juge Robert Auclair, président-fondateur de l’Asulf (Association pour le soutien et l’usage de la langue française), a écrit, il y a une vingtaine d’années, pour demander à l’Office de justifier sa volte-face. Il a reçu une réponse pleine de faussetés et de demi-vérités : cliquer ici pour lire la lettre de l’Office et mes commentaires.

 

jeudi 9 mai 2024

L’air du temps/ 3


Je découvre que l’allemand, s’il n’a pas le point médian récemment apparu en français, compense son absence par le deux-points médian : enseignant.e = Lehrer:in.

 



jeudi 2 mai 2024

L'air du temps/ 2

 

Qui oserait encore douter que Sciences Po Paris est la tête de pont des universités américaines en France après l’annonce de la tenue prochaine d’un town hall rue Saint-Guillaume ? La tenue de cet événement s’est négociée en anglais avec la direction de Sciences Po…

Rappelons la définition de ce mot en anglais américain : « an event at which a public official or political candidate addresses an audience by answering questions posed by individual members » (Webster). Il s’agit tout simplement d’une assemblée (publique) ou d’une séance de discussion.

Laissons de côté la question du snobisme à la sauce woke. Plus intéressante est celle de de la prononciation. On entend sur les chaînes d’infos de France quelque chose qui ressemble à [tɔn ol], [tœn ol], voire [tœnol] ou [tɘnol] sans hiatus. Le mot est apparu dans l’espace public il y a à peine quelques jours et déjà l’adaptation phonétique s’est faite. Il y a fort à parier qu’un anglophone ne comprendrait pas ce qu’est un teunnôle.