Dans la
dernière Infolettre Usito, on reprend
une nouvelle fois la ritournelle suivante :
Entièrement conçu au Québec, Usito est
le premier dictionnaire électronique à décrire le français standard en usage au
Québec, tout en faisant le pont avec le reste de la francophonie.
Entièrement
conçu au Québec ?
Je répète
ce que j’ai écrit le 8 janvier 2013 à propos de ce qui s’appelait alors le
Franqus et qui est depuis devenu Usito :
Il est faux
d’affirmer que « toutes les définitions et le contenu sont de nous. On est
parti de zéro» (Le Devoir,
29 mars 2008) ; ou encore que « toutes les définitions sont de
notre cru, nous n’avons rien emprunté aux autres dictionnaires » (Le Devoir, 29 septembre 2012).
Plusieurs définitions sont au contraire reprises telles quelles du Trésor de la
langue française de Nancy ou du Grand Dictionnaire terminologique de l’Office
québécois de la langue française : d’ailleurs, le Franqus a l’habitude de
le signaler en faisant suivre les définitions concernées des sigles TLFi ou
GDT. Alors pourquoi affirmer le contraire dans les médias ? (En deçà des promesses / 12 : bilan de mon analyse)
Depuis, Claude Poirier, ancien directeur du
Trésor de la langue française au Québec (Université Laval), a publié sa propre
analyse d’Usito. On y lit entre autres :
USITO
n’a pas été construit à partir d’une documentation ni d’une expertise
entièrement québécoises. Pour l’établissement de la nomenclature, on a tiré
parti de la BDTS, du DFP et du Dictionnaire québécois d’aujourd’hui (DQA),
mais aussi des dictionnaires français. Pour le traitement des mots communs aux
Français et aux Québécois, les auteurs ont pu exploiter les définitions et les
rubriques étymologiques du TLF, grand dictionnaire de France, ainsi que la
riche base textuelle Frantext, à la suite d’une entente avec l’ATILF,
unité de recherche du Centre national de la recherche scientifique basée à
l’Université de Lorraine (Nancy). Pour la révision des articles, USITO a
bénéficié en outre de la collaboration de plusieurs excellents chercheurs
d’Europe. Sans l’avouer clairement, les auteurs se sont manifestement inspirés
aussi du Petit Robert.
[…]
Les
auteurs d’USITO ont minimisé leur dette à l’égard du TLF en déclarant n’avoir
exploité que « certaines définitions » du dictionnaire français
(voir, sur le site d’USITO, la rubrique consacrée aux contributeurs à leur
dictionnaire). Or, une comparaison des articles fait voir qu’USITO ne livre
généralement pas une analyse originale du vocabulaire, surtout dans le cas des
mots complexes, mais reprend les structures sémantiques du TLF ou du Petit
Robert.
Claude Poirier est clair : USITO n’a pas été construit à partir d’une documentation ni d’une expertise entièrement québécoises.
Pour lire l’analyse complète de Claude
Poirier, cliquer ici.
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