lundi 5 août 2024

À propos de généralisations abusives

  

Les comparaisons entre le français du Québec et celui de la France donnent parfois lieu à des généralisations […]

Le Devoir, 3 août 2024

 

Mon exemplaire du Devoir de samedi dernier m’ayant été livré en retard, ce n’est qu’aujourd’hui que je peux commenter la chronique « La langue, une question de registre et de classes sociales ». Je me contenterai de brefs commentaires.

La chroniqueuse cite l’autrice de l’essai États de langue, états d’âme : « Ce n’est pas parce qu’on parle bien qu’on a une belle situation, mais parce qu’on a une belle situation qu’on parle bien. » Parce qu’on a une belle situation on parle bien : il faut vraiment ne jamais avoir entendu des politiciens et des hommes d’affaires québécois pour écrire une telle ânerie.

Je cite encore la chroniqueuse : « Au Québec, les anglicismes font leur entrée avec les paysans, peu instruits, qui gagnent les villes et sont mis en contact avec l’anglais dans les usines, les manufactures et sur les chantiers de construction. Les anglicismes sont dès le départ associés ‘ à l’ignorance et à la pauvreté du prolétariat urbain ’. » C’est un peu court. Il suffit de consulter l’ouvrage Les anglicismes dans le droit positif québécois (Conseil de la langue française, 1984) de Wallace Schwabb pour constater à quel point nos avocats et nos parlementaires ont contribué à l’anglicisation de notre langue.

Dernière remarque : « le faux anglicisme smoking (la forme anglaise est plutôt smoking jacket), en usage en France, est accepté alors que l’équivalent québécois, tuxedo, qui existe bel et bien en anglais, est critiqué. » Tuxedo est un américanisme; en Angleterre, on dit dinner jacket.

 


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