Nous nous habituons si facilement à
entendre certaines expressions que nous ne nous rendons pas compte de leur
absurdité. Ainsi en est-il des contraintes
à l’emploi, terme qui « sert à désigner les prestataires de l’aide
sociale en fonction de leur situation par rapport au marché du travail :
les prestataires avec contrainte
temporaire à l’emploi et les prestataires avec contrainte sévère à l’emploi » (Diane Lamonde, Français québécois, la politisation du débat,
p. 178). Comme tant d’autres Québécois, je n’avais jamais tiqué sur cette
expression absurde : car les personnes qui ont une contrainte à l’emploi
ne sont pas contraintes de travailler, mais en sont au contraire empêchées !
L’expression contrainte à l’emploi n’a attiré l’attention ni des terminologues
de l’Office québécois de la langue française (OQLF) ni celle des rédacteurs des
fiches de la Banque de dépannage linguistique (BDL) du même Office. Elle figure
pourtant dans le Thésaurus de l’activité gouvernementale.
Si la BDL a une fiche sur sévère on n’y traite pas des contraintes sévères à l’emploi.
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