mardi 16 juillet 2019

Quand la contrainte est un empêchement


Nous nous habituons si facilement à entendre certaines expressions que nous ne nous rendons pas compte de leur absurdité. Ainsi en est-il des contraintes à l’emploi, terme qui « sert à désigner les prestataires de l’aide sociale en fonction de leur situation par rapport au marché du travail : les prestataires avec contrainte temporaire à l’emploi et les prestataires avec contrainte sévère à l’emploi » (Diane Lamonde, Français québécois, la politisation du débat, p. 178). Comme tant d’autres Québécois, je n’avais jamais tiqué sur cette expression absurde : car les personnes qui ont une contrainte à l’emploi ne sont pas contraintes de travailler, mais en sont au contraire empêchées !


L’expression contrainte à l’emploi n’a attiré l’attention ni des terminologues de l’Office québécois de la langue française (OQLF) ni celle des rédacteurs des fiches de la Banque de dépannage linguistique (BDL) du même Office. Elle figure pourtant dans le Thésaurus de l’activité gouvernementale.


Si la BDL a une fiche sur sévère on n’y traite pas des contraintes sévères à l’emploi.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire