mercredi 19 septembre 2012

Les savates du savetier


Comme j’ai déjà publié un billet intitulé « Les chaussures du cordonnier », je dois me rabattre sur le savetier dans mon titre.

Dans une fiche du GDT de 2007 on lit la note : « La forme chercheure ne respecte pas la règle de formation du féminin des mots en -eur. Elle ne doit donc pas être utilisée.»

Pourtant, dans une des études publiées par l’OQLF le 1er juin dernier, on trouve le féminin chercheure

vendredi 14 septembre 2012

Le grain de sable de la plage urbaine dans l’engrenage d’une définition terminologique


Depuis son lancement récent, le nouveau Grand Dictionnaire terminologique de l’Office québécois de la langue française met régulièrement trois fiches sous la lumière des projecteurs. On peut penser qu’il s’agit de trois fiches remarquables. L’une des trois fiches qui viennent d’être ainsi mises en vedette est effectivement remarquable. Il s’agit de la fiche plage urbaine.


Voyons la définition de plage urbaine : « Espace de détente aménagé en milieu urbain, qui recrée l'ambiance et le décor de la plage en ville et qui peut comprendre des jeux d'eau et diverses installations. ». Vous avez bien lu : espace … qui recrée l’ambiance et le décor de la plage en ville. Une plage urbaine est donc… une plage en ville ! La définition n’est plus une paraphrase synonymique mais une paraphrase tautologique.

Extrait de la fiche plage urbaine du GDT


Évidemment, il fallait écrire : espace de détente… qui recrée EN VILLE l’ambiance et le décor d’une plage.

jeudi 13 septembre 2012

On se fait les stéréotypes que l’on peut


« Non, assurément, la France n'est pas aimée en Algérie, même si sa langue, résistant à l'arabisation au rabais des seventies, continue à être pratiquée par des Algériens, considérés à juste titre comme de meilleurs francophones que les Québécois. »

Citation tirée d’un texte, au titre curieux, d’El Houari Dilmi, « La langue algérienne n'appartient pas qu'aux Français ! » paru dans Le Quotidien d’Oran, 13 septembre 2012

mardi 4 septembre 2012

L’avis mal avisé du CSLF


C’est fait, le Parti québécois revient aux affaires. On peut s’attendre à ce qu’il tienne ses promesses en matière de défense du français. Mais pourra-t-il tenir celle d’abolir le libre choix de la langue d’enseignement au cégep ? Il se heurtera à l’avis du Conseil supérieur de la langue française qui recommande le maintien du libre choix. Avis qui a du plomb dans l’aile depuis que l’on sait que certaines statistiques sur lesquelles il s’appuie sont erronées. Rappelons les faits.

Dans son avis, le Conseil constate que les allophones fréquenteraient de plein gré le cégep français dans une proportion de 64,2 % (selon des données fournies par le ministère de l’Éducation). Or, on a appris depuis que la proportion est plutôt de 51,5 % (voir mon billet Seulement une bataille de chiffres, vraiment ?). Le Conseil a beau affirmer qu'« il convient de souligner que l'avis ne reposait pas sur ces seules données statistiques. Les principaux constats présentés dans l'avis du CSLF demeurent les mêmes, pour l'essentiel », il n’en demeure pas moins qu’il y a une bonne différence entre « guère plus de la moitié » et « presque les deux tiers ». Quoi qu’en dise le Conseil, la donnée erronée de 64,2 % a pesé dans la balance.


Le nouveau ministre responsable de l’application de la Charte de la langue française devra demander au Conseil supérieur de la langue française et au ministère de l’Éducation de lui rendre des comptes.