mardi 28 février 2023

Quelles normes pour le français?

Texte présenté lors d'un colloque à l'Université Saint-Esprit de Karslik (Liban) en 2001

         Dans le document de présentation du colloque « Diversité linguistique et culturelle : quelles normes pour le français? », on nous invite à intervenir sur deux  « perspectives thématiques convergentes » :

– « réfléchir à une meilleure appréhension des rapports entre français et langues partenaires (…) »

– « mieux préparer, dans les esprits, mais aussi dans les faits, l’avènement d’une langue française aux normes plurielles, à géométrie variable, sans que cette prise en compte par les États francophones de leur (ou parfois « leurs ») français conduise pour autant à un appauvrissement. »

         Mon intervention concernera surtout le second point, mais j’aurai l’occasion de faire une remarque concernant la première perspective thématique. Pour éviter de possibles malentendus, je tiens à préciser que je m’exprime ici à titre personnel.

         La question de l’avènement d’une langue française aux normes plurielles doit être abordée avec précaution. D’une part, il ne faudrait pas lâcher la proie pour l’ombre en provoquant ou en hâtant la fragmentation d’une langue qui permet l’intercompréhension au plan international. Je soulève ici la crainte de ce que certains appellent la babélisation, dont on parle non seulement pour le français mais aussi pour l’anglais. Dans le domaine anglais, Gillian Brown, directrice du Centre for English and Applied Linguistics de Cambridge, croit que l’anglais prendra de plus en plus des teintes locales et Samuel P. Huntington, dans Le choc des civilisations, déplore le fait qu’il n’y a déjà plus intercompréhension entre certaines variétés de l’anglais. Dans le domaine francophone, Suzanne Lafage est, elle aussi, sensible à la possibilité d’un éclatement du français :

            Pour maintenir intercompréhension et cohésion à travers la francophonie, il faudrait qu'un enseignement de qualité répande une variété de français commun, à la fois vivant et adapté à la communication quotidienne tant écrite qu'orale, afin de corriger les fortes tendances en cours à la différenciation et à l'éclatement. Car, plus le français devient une langue parlée en Afrique, plus la variation s'accroît dans tous les domaines linguistiques : prononciation, prosodie, morphologie, syntaxe, lexique et sémantique (Lafage, 1999 : 168).

         Rappelons que des craintes semblables sont régulièrement exprimées au Québec. Ajoutons, a contrario, l'exemple du portugais : «le pluricentrisme du portugais constitue […] un bel exemple de la diversification de la norme sans que cela entraîne nécessairement une 'babélisation', tant il est vrai que l'intercompréhension entre Portugais et Brésiliens est totale au niveau soutenu[1]

         En tout état de cause, quand on parle d'une langue française aux normes plurielles, il faudrait savoir si l'on recherche une véritable pluralité de normes ou tout simplement une langue monocentrique ouverte aux régionalismes, une norme alimentée par le pluricentrisme.

         Je disais donc que, d’une part, il faut être prudent de ne pas brader un héritage qui assure l’intercompréhension. D’autre part, il me semble primordial, lorsque l’on discute de l’avènement possible d’une langue française aux normes plurielles, de prendre en compte l’opinion des locuteurs sur la question car, comme le dit Bernhard Pöll, «les variétés nationales […] sont en premier lieu le produit de représentations […][2]». Pierre Bouchard et moi avons effectué une enquête qui, me semble-t-il, apporte un éclairage pertinent et essentiel. Je souligne la forte représentativité des opinions exprimées lors de cette enquête parce que cette dernière a été effectuée auprès d’un échantillon aléatoire de 1591 francophones âgés de 18 ans et plus, représentant l’ensemble de la population francophone du Québec; nous avons dans certains cas repris des questions d’une enquête plus ancienne faite en 1983 auprès d’un échantillon représentatif de 700 personnes des villes de Montréal et de Québec. Voici quelques résultats utiles pour nos discussions :

1.     « Les francophones du Québec devraient être capables de parler également un français international. »

De 1983 à 1998, cet énoncé continue de faire consensus, près de 9 Québécois sur 10 manifestant leur accord. Nous n’avons constaté aucune évolution sur cette question.

2.     « Les mots d’ici constituent une richesse qu’il faut absolument conserver. »

La proportion de la population qui dit être d’accord avec cet énoncé a crû de 14,7 points sur une période de 15 ans, passant de près de trois personnes sur quatre (73,2 %) à près de neuf sur dix (87,9 %), et cette hausse est significative du point de vue statistique.

3.     « Pour les termes techniques spécialisés, les Français et les Québécois devraient utiliser les mêmes mots. »

La question n’avait pas été posée en 1983. En 1998, elle recueille 89,2 % d’adhésion.

4.     « Beaucoup de mots que nous utilisons au Québec nous empêchent de communiquer avec les francophones des autres pays. »

En 1983, près de trois Québécois sur quatre (73,2 %) se disaient en accord avec cette énoncé. Quatre ans plus tard, ils étaient moins de un sur deux (42,1 %).

Les personnes qui ont voyagé dans les autres pays francophones sont celles qui ont le plus abandonné cette opinion. En effet, il y a une baisse de 46,1 points sur quinze ans parmi les personnes qui ont visité des pays francophones, comparativement à une baisse de 24,5 points chez celles qui ont voyagé dans des pays non francophones.

5.     « Les francophones d’ici devraient mieux connaître les mots typiques des autres régions de la francophonie. »

Tant en 1983 qu’en 1998, un peu plus d’un Québécois sur deux appuie cet énoncé (54,4 % en 1983, 53,8 % en 1998). Sur ce point, il n’y a pas eu d’évolution en 15 ans.

6.     « Tous les francophones du monde devraient employer partout les mêmes mots. »

En 1983, les répondants se partageaient également entre ceux qui étaient pour et ceux qui étaient contre cet énoncé (50 % exactement). Sur 15 ans, l’accord avec cette opinion a connu une chute de près de 15 points, passant de 50 % à 35,2 %. La baisse la plus marquée s’est manifestée chez les personnes les plus scolarisées : chez celles qui ont 13 ans et plus de scolarité, la baisse est de 14,2 points, alors qu’elle est de 6,9 points chez celles ayant moins de 13 ans de scolarité.

Voici, à mon avis, les conclusions qui se dégagent de ces données :

1.     Le refus du séparatisme linguistique : les Québécoises et les Québécois estiment qu’ils devraient être en mesure de parler aussi un français d’audience internationale; ils croient, de plus, que les termes techniques devraient être les mêmes en France et au Québec. Ces opinions rejoignent la position que le Conseil de la langue française défendait en 1990 lorsqu’il affirmait que les Québécois « ne veulent pas se couper du français international » (Conseil de la langue française, 1990 : 51). Ces opinions rejoignent aussi la pratique de l’Office de la langue française, qui est de proposer, dans la mesure du possible, l’emploi au Québec des mêmes termes techniques qu’en France.

2.     Les mots propres au Québec sont sentis comme faisant partie du patrimoine national. Ce sentiment s’est même accru sur une période de 15 ans.

Par ailleurs, des analyses statistiques plus poussées que je ne vous détaillerai pas ici montrent que la population du Québec est partagée entre plusieurs modèles linguistiques, l’importance de chacun de ces modèles variant en fonction du degré d’urbanisation. Je simplifierai outrageusement en disant que le partage se fait entre un modèle de type international et un modèle plus québécois. Dans les milieux fortement urbanisés, les plus importants du point de vue de la dynamique sociolinguistique, c’est le modèle plus québécois qui prévaut, avec une ouverture sur les autres régions de la francophonie mais en marquant un désaccord avec l’harmonisation de la terminologie d’un pays francophone à l’autre. Dans les milieux semi-urbains et ruraux, le modèle qui prévaut est de type plus international puisque la norme de référence qui est favorisée est celle des présentateurs de la chaîne nationale de radio et de télévision, traditionnellement perçus comme parlant une langue d’audience internationale[3].

         Notre enquête de 1998 fournit aussi des renseignements sur l'autocatégorisation linguistique des Québécois. À la question «de façon générale, avez-vous l'impression de parler français ou de parler québécois?», 51 % répondent français et 49 % québécois. Nous avons aussi posé la question : «Diriez-vous que vous parlez tout à fait à la manière française, plutôt à la manière française, plutôt à la manière québécoise ou tout à fait à la manière québécoise?». 84 % des enquêtés affirment parler à la manière québécoise (61 % plutôt à la manière québécoise et 23 % tout à fait à la manière québécoise) contre 16 % qui disent parler à la manière française[4].

         Ces réflexions m’amènent naturellement à aborder la question des rapports linguistiques entre la France et le Québec. Je considérerai brièvement trois questions : la féminisation des titres de fonction, le fonctionnement des commissions de terminologie et l’enseignement du français à l’étranger.

         Sur le thème de la féminisation, certains responsables français ont émis des opinions pour le moins condescendantes à l’égard des Québécois (et aussi des Belges). Lors de la discussion, à l'Assemblée nationale de France, du projet de loi réformant la Cour d'assises, des critiques se sont élevées contre la formulation du serment des jurés, selon laquelle même une femme doit s'engager à faire preuve de «l'impartialité et de la fermeté qui conviennent à un homme probe et libre». À ceux qui demandaient de remplacer le mot «homme» par «personne», Jacques Toubon, alors garde des Sceaux, a répondu : «C'est du canadien, du québécois, du langage des Nations Unies, du 'politiquement correct', mais ce n'est pas du français[5]». Je citerai aussi cet extrait d'une lettre de Maurice Druon :

                   Libre à nos amies québécoises, qui n'en sont pas à une naïveté près en ce domaine, de vouloir se dire une auteure, une professeure ou une écrivaine; on ne voit pas que ces vocables aient une grande chance d'acclimatation en France et dans le monde francophone.

                   Libre aussi aux autorités culturelles de la Communauté française de Belgique, en mal de démagogie féministe, d'avoir publié un édit d'où il ressort qu'une femme entraîneur d'une équipe sportive s'appellerait désormais une entraîneuse, ou qu'une femme appartenant aux équipes de lutte contre les incendies deviendrait une pompière (La Presse du 26 juillet 1997, p. B-3; à l'origine, la lettre a été publiée dans Le Figaro).

         La position de l’Académie française en matière de féminisation l’a sinon discréditée au Québec, du moins lui a fait perdre quelques plumes.

         En ce qui concerne les commissions de terminologie en France, on sait qu’elles doivent en dernier ressort soumettre leurs conclusions à l’Académie pour approbation et la Commission générale de terminologie ne peut approuver définitivement que des termes qui ont reçu l’accord de l’Académie française. Il s’agit d’un processus assez long, de l’aveu même de Gabriel de Broglie (propos tenus sur la chaîne culturelle de Radio-Canada). En principe, la Commission générale de terminologie est informée des positions québécoises lorsque le Québec a une position

 à faire valoir sur une question mais elle ne tient pas souvent compte de l’opinion de l’Office de la langue française du Québec. Je prendrai ici seulement l’exemple de mél., m-é-l avec un point, dont la prononciation est contraire au système phonologique du français. De l’avis de Gabriel de Broglie, « Ce n’est pas une abréviation exactement, c’est plutôt un symbole qu’un mot. Et le mél. veut dire messagerie électronique. Et il est formé sur le même mode que tél., qui est l’abréviation de téléphone.» Lorsque les autorités françaises ont décidé de forger le terme “mél.”, il existait depuis plus d’un an un terme concurrent dans les milieux de l’informatique, le mot “courriel”. Contrairement au mot “mél.”, qui veut dire uniquement adresse électronique, le mot “courriel” désigne aussi bien l’adresse que le contenu du message. On peut donc envoyer un courriel, mais pas un mél., du moins si l’on se fie à la définition officielle. Pour conclure ce point de la collaboration francophone en matière de terminologie, je citerai ici les deux leçons que tire Daniel Raunet dans sa série sur l’histoire du français diffusée à la chaîne culturelle de Radio-Canada :

Première leçon importante : ce n’est pas pour répondre aux besoins concrets des usagers que la France déploie ses efforts de terminologie. La raison d’être du processus, c’est la raison d’État. Dès leur publication au Journal Officiel, les nouveaux termes deviennent obligatoires pour l’administration et pour les entreprises dans toute leur production écrite, contrats, correspondance, règlements, etc… Deuxième leçon : cet acte de pouvoir, l’adoption de nouveaux mots, est un privilège du noyau central de l’État. C’est à Paris, et nulle part ailleurs, que se définit ce qu’est la langue française. Autant dire que dans tout cela, le reste de la Francophonie ne pèse pas lourd dans la balance (transcription aimablement fournie par Daniel Raunet).

         On peut ajouter une troisième leçon, la lenteur du processus qui ne permet pas de fournir assez tôt des équivalents français, ce qui laisse libre cours aux anglicismes pour s’implanter dans l’usage.

         Le troisième point que je veux ici aborder concerne l’enseignement du français à l’étranger, soit comme langue seconde, soit comme langue étrangère (ce point se situe dans la perspective des relations entre le français et les langues partenaires). Sur ce thème, je me contenterai de citer les constats parus dans le Modern Language Journal cette année (MLJ 85, spéc. pp. 20-21).. Les auteurs James P. Lantolf et Gretchen Sunderman ont relu les articles publiés dans cette revue au cours de huit décennies. Un élément m’a frappé dans leur analyse, c’est que les enseignants de français aux États-Unis ont eu tendance à enseigner la France au moins autant que le français — quand ils ne se sentaient pas investis de la mission d'être les ambassadeurs de la France. La perspective d’une langue française aux normes plurielles devrait entraîner un changement profond d’attitude dans l'enseignement du français langue étrangère. On assiste déjà à une certaine évolution, la revue Le français dans le monde, par exemple, fait une certaine place aux pays francophones autres que la France mais on admettra sans peine qu’il faut aller plus loin que ce début prometteur.

         Dans la dernière partie de ma communication, je voudrais vous présenter les résultats préliminaires de mon étude de la langue des courriels. Cette étude se fonde sur un corpus de quelque 4 000 courriels envoyés, sur une période de deux ans, à une émission de télévision regardée par des personnes plus scolarisées que la moyenne. Je tiens à préciser qu’il s’agit de courriels publics, les messages ayant été publiés sur le site de l’émission et ayant été accessibles à tous les utilisateurs d’Internet pendant chacune des deux saisons de diffusion. Les auteurs des messages savaient qu’ils pouvaient être lus par un bon nombre de personnes et plusieurs d’ailleurs demandent d’être indulgents envers leurs fautes de français.

         Le premier tableau présente les résultats d’ensemble par grandes catégories. On constatera que les fautes de ponctuation constituent plus du tiers de l’ensemble des fautes (la virgule étant vraiment la championne toutes catégories). Dans les commentaires qui suivront, je ne tiendrai pas compte de la catégorie ponctuation.

         La grille de correction qui fut utilisée était très détaillée puisqu’elle comportait une soixantaine de catégories. Le deuxième tableau présente des résultats plus détaillés. J’ai omis les résultats de la catégorie qui vient en tête, les fautes portant sur les accents, la cédille et le tréma, étant donné que certains ordinateurs ou certains logiciels présentent des problèmes; même quand l’appareil ou le logiciel permet d’utiliser les diacritiques, leur place sur le clavier peut varier quand on passe d’un programme à l’autre, surtout dans les cas, comme le mien, où le programme de clavier français a été installé en dernier lieu plutôt qu’en premier. J’ai aussi regroupé tous les cas d’homophonie.

         Les fautes provenant de cas d’homophonie occupent le premier rang, comptant pour près de 8 % de l’ensemble des fautes. Notez aussi l’importance des fautes concernant des éléments de base : l’orthographe des voyelles et des consonnes, les majuscules et les minuscules, les règles de base d’accord des verbes, le mode du verbe, l’accord de l’adjectif, etc.

         Ce tableau m'amène à faire deux commentaires.

         Le premier, ne le cachons pas, c’est qu’il y a, au Québec, un problème assez généralisé dans la maîtrise du code de la langue. Les pouvoirs publics ont été sensibilisés à cette question au cours des dernières années et particulièrement lors des audiences des états généraux sur la situation de la langue française, dont le rapport, qui vient d’être publié, fait une large place au problème de l’enseignement du français. À ce sujet, la Commission des états généraux a été très claire en écrivant qu'elle ne pouvait «taire ni éviter de reprendre à son compte l'exaspération exprimée tout au cours de ses travaux à l'égard d'un système d'enseignement qui tolère encore une maîtrise insuffisante du français[6]». Mentionnons simplement que les derniers résultats (2000) des élèves de 5e secondaire montrent, pour le critère du fonctionnement de la langue, un taux d'échec de 42 %. Le ministère de l’Éducation avait d'ailleurs, dès avant la publication de ce rapport, adopté une série de mesures destinées à corriger la situation. Un nouveau programme d'études est en voie d'implantation. Toutefois, il faudra aussi penser à augmenter le contenu linguistique dans la formation des maîtres, ainsi que le recommandent les états généraux : à l'heure actuelle, sur les 120 crédits (ou unités) exigés pour l'obtention d'un diplôme d'enseignement au préscolaire ou au primaire, de 6 à 12 crédits, seulement, sont consacrés au français; pour le diplôme d'enseignement du français au secondaire (option majeure), 30 crédits sur 120 sont consacrés à la langue, le reste va à la psychopédagogie. On en vient ainsi à former des experts en enseignement qui ne connaissent pas la matière qu'ils doivent enseigner. La phagocytation des matières dites «disciplinaires» par la psychopédagogie, où les méthodes prennent plus d'importance que la transmission du savoir, n'est pas un phénomène propre au Québec, deux universitaires français ont publié il y a une dizaine d'années un volume intitulé La pédagogie du vide dans lequel ils dénoncent la même situation.

         Le second commentaire que m'inspirent les résultats préliminaires de mon enquête sur la langue des courriels est le suivant : il faut se rendre à l’évidence que le système graphique du français pose problème, ainsi que l’illustre le fait que la catégorie la plus importante des fautes est celle des homophones; on notera aussi que les problèmes orthographiques causés par les voyelles et les consonnes occupent le cinquième rang. On aura beau décrier les lacunes du système d’enseignement, je crois bien que l’on devra se rendre à l’évidence que la codification orthographique actuelle crée de sérieuses difficultés aux francophones de langue maternelle et n’est sûrement pas de nature à faciliter la diffusion du français dans le monde. Il faudrait évaluer sous cet éclairage la réforme orthographique faite il y a une dizaine d’années. Il faudrait même se demander s’il ne serait pas souhaitable de procéder à une simplification des règles de grammaire, à commencer, évidemment, par les règles d’accord du participe passé (que l’on pourrait rendre invariable dans tous les cas, même avec l’auxiliaire être). Mais c'est là un thème à débattre à l'occasion d'un autre colloque.


TABLEAUX

1.     « Les francophones du Québec devraient être capables de parler également un français international. »

O.L.F. 1998

C.L.F. 1983

D’accord            88,2 %

D’accord             85,3 %

En désaccord      11,8 %

En désaccord       14,7 %

 

2.     « Les mots d’ici constituent une richesse qu’il faut absolument conserver. »

O.L.F. 1998

C.L.F. 1983

D’accord            87,9 %*

D’accord             73,2 %*

En désaccord      12,1 %*

En désaccord       26,8 %*

*Différences significatives

 

3.     « Pour les termes techniques spécialisés, les Français et les Québécois devraient utiliser les mêmes mots. »

O.L.F. 1998

D’accord               89,2 %

En désaccord         10,8 %

 

4. « Beaucoup de mots que nous utilisons au Québec nous empêchent de communiquer avec les francophones des autres pays. »

O.L.F. 1998

C.L.F. 1983

D’accord            42,1 %*

D’accord             73,2 %*

En désaccord      57,9 %*

En désaccord       26,8 %*

*Différences significatives

 

4 (a) « Beaucoup de mots que nous utilisons au Québec nous empêchent de communiquer avec les francophones des autres pays. »

Pourcentage de répondants qui se disent d’accord avec cet énoncé selon qu’ils ont ou non voyagé dans d’autres pays francophones

 

C.L.F. 1983

O.L.F. 1998

Ont voyagé dans des pays francophones

79,4 %*

33,3 %*

N’ont pas voyagé dans des pays francophones

68,7 %*

44,2 %*

*Différences significatives

 

5.     « Les francophones d’ici devraient mieux connaître les mots typiques des autres régions de la francophonie. »

O.L.F. 1998

C.L.F. 1983

D’accord            53,8 %

D’accord             54,4 %

En désaccord      46,2 %

En désaccord       45,6 %

 


 

6.     « Tous les francophones du monde devraient employer partout les mêmes mots. »

O.L.F. 1998

C.L.F. 1983

D’accord            35,2 %*

D’accord             50 %*

En désaccord      64,8 %*

En désaccord       50 %*

*Différences significatives

 

6(a) « Tous les francophones du monde devraient employer partout les mêmes mots. »

Pourcentage de répondants qui se disent en accord avec cet énoncé, selon le nombre d’années de scolarité

Scolarité

C.L.F. 1983

O.L.F. 1998

Moins de 13 ans

55,7 %*

48,8 %*

Plus de 13 ans

39,8 %*

25,6 %*

*Différences significatives

 


Analyse d'un corpus de 4000 courriels

(405 714 mots)

 

 

Catégories de fautes

Nombre de fautes

Pourcentage

Coquilles

1270

3.2

Orthographe lexicale

6929

17.6

Orthographe grammaticale

6602

16.8

Syntaxe

5310

13.5

Ponctuation

14267

36.3

Vocabulaire

2370

6.0

Style

1756

4.5

Cohésion textuelle

798

2.0

Total

39302

100

 

 

(résultats détaillés sans les catégories accents et ponctuation)

 

Catégorie de fautes

Nombre

%

% cumulatif

Homophones

 

1748

7,64

7,64

 

OGB

nombre du nom

1528

6,68

14,31

 

ST.A

niveau de langue

1446

6,32

20,63

 

Coquilles

 

1270

5,55

26,18

 

OLB

orth. voy. ou cons.

1252

5,47

31,65

 

OLD

majuscules/minusc.

1113

4,86

36,51

 

OGA5.1

accord verbe règles gén.

1002

4,38

40,89

 

SYA45

choix prép.

924

4,04

44,93

 

OLE

trait d'union

921

4,02

48,95

 

VOA1

sens d'un mot

901

3,94

52,89

 

SYA3.1

mode du verbe

900

3,93

56,82

 

OGA1

accord de l'adj.

795

3,47

60,29

 

CT.A

réf. anaphoriques

743

3,25

63,54

 

VOB3.1

anglicismes lexicaux

448

1,96

65,50

 

OLH

noms propres/mots étrangers

417

1,82

67,32

 

OLF

abréviations

391

1,71

69,03

 

OGA63

part. passé + avoir

339

1,48

70,51

 

OGA62

part. passé + être

313

1,37

71,88

 

ST.B

maladresses

310

1,35

73,23

 

OGD1

conjugaison

297

1,30

74,53

 

OGA2

accord du déterminant

294

1,28

75,81

 

 

 

 

 

 

 

 

 



[1] Bernhard Pöll, «Essai de standardologie comparée : quelques éléments pour une comparaison de l'espagnol et du portugais européens et américains», Revue belge de philologie et d'histoire (2001).

 

[2] Bernhard Pöll, op. cit.

[3] Cf. Pierre Bouchard et Jacques Maurais, «Évolution des perceptions des Québécois sur la norme» (à paraître).

[4] Pierre Bouchard et Jacques Maurais, «La norme et l'école. L'opinion des Québécois», Terminogramme 91-92 (septembre 1999).

    [5]  «Féminisme : Toubon a tout faux» Le Devoir, 29 mars 1997, p. A-5. Le mot personne a été adopté malgré tout.

[6] Commission des États généraux sur la situation et l'avenir de la langue française au Québec, Le français, une langue pour tout le monde. Une nouvelle approche stratégique et citoyenne, Québec, 2001, p. 41. 

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