lundi 20 février 2023

Anglicisme en vitrine

 

Depuis le mois de janvier on peut voir à la télévision une publicité de l’Office québécois de la langue française (OQLF) pour sa Vitrine linguistique, un portail qui donne accès à diverses ressources, en premier lieu la Banque de dépannage linguistique (BDL) et le Grand Dictionnaire terminologique (GDT).

 

La réclame commence par une image affichant l’expression faire application qu’on remplace aussitôt par le terme proposé par l’Office, postuler.

 

Cliquer pour agrandir l'Image

 

La fiche du GDT nous ressert la ritournelle bien connue : faire application est « non intégrable au système linguistique du français. » Ben voyons donc ! L’expression est utilisée tous les jours par des milliers de Québécois sans qu’ils aient besoin de recourir à une gymnastique particulière pour la prononcer. Une note ajoute bien un autre terme, le verbe candidater, tout en précisant qu’il est surtout utilisé en France et dans d’autres pays d’Europe.

 

La BDL, quant à elle, semble davantage ouverte à candidater :

 

Par ailleurs, un nouveau verbe fait doucement sa place dans l’usage depuis quelques années, surtout en France, un mot qui a l’avantage d’être clair et concis, le verbe candidater. Des ouvrages de référence commencent à l’intégrer à leur nomenclature et on le trouve souvent attesté dans des contextes qui n’ont rien de familier (postes à pourvoir dans des universités, entre autres). Il est à noter que l’Académie française le critique.

 

L’OQLF n’a pas réussi à imposer postuler. Pourquoi ne pas privilégier maintenant candidater ? Son actuelle campagne publicitaire serait une belle occasion pour en faciliter l’implantation. D’autant plus que le contexte sociolinguistique s’y prête : qu’on songe en effet au grand nombre de jeunes Français et Françaises qui viennent s’établir au Québec et pour qui ce verbe est usuel.

 

Sur candidater, voir aussi mon billet de 2014 : cliquer ici.

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire