jeudi 16 février 2023

Peut-on citer un bâtiment ?


Le secrétaire général de l’Asulf (Association pour le soutien et l’usage de la langue française) m’a signalé que l’équipe du Grand Dictionnaire terminologique (GDT) de l’Office québécois de la langue française (OQLF) venait de mettre en ligne deux fiches «citation» et «citer» à suite de la demande d’une usagère :

 

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J’ai consulté les fiches « citation » et « citer » (dans le contexte de la protection du patrimoine) la semaine dernière. Elles sont aujourd’hui introuvables. Il est vrai qu’elles étaient pour le moins simplistes et méritaient d’être retravaillées.

 

L’OQLF y acceptait l’expression « citer un bâtiment » en reprenant le texte d’une loi québécoise.

 

Que signifie donc « citer un bâtiment » ?

 

Une municipalité locale, une municipalité régionale de comté ou une communauté autochtone peut citer un immeuble patrimonial ou un site patrimonial situé sur son territoire, de même qu’un document, un objet ou un ensemble patrimonial dont elle est propriétaire.

 

Mais que penser de l’expression ?

 

A priori, ce n’est pas un anglicisme. Une recherche rapide dans Internet montre que « to cite a building » a un tout autre sens en anglais :

 

How do you cite a building?

Generally begin your entry with the architect in the “Author” slot, followed by the name of the building in the “Title of source” position. Then list the date of construction, followed by the location.

 

En Angleterre, un monument classé est un « listed building » et il y a trois listes. Cela semble exclure que citation soit un anglicisme.

 

En France, on fait la distinction entre le classement et l’inscription. Selon Wikipedia, « L'inscription (…) est une protection des monuments présentant un intérêt remarquable à l'échelle régionale, contrairement au classement, protégeant les monuments présentant un intérêt à l'échelle de la nation et qui constitue ainsi le plus haut niveau de protection ».

 

La citation québécoise semble bien près de correspondre à l’inscription française. J’imagine que les rédacteurs du GDT ont été trop contents de trouver un québécisme de plus pour pousser la recherche plus loin.

 

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