vendredi 28 février 2014

Bis repetita


Le Grand Dictionnaire terminologique (GDT) de l’Office québécois de la langue française (OQLF) adapte maintenant les emprunts linguistiques non au français mais à l’arabe ! On a la même formulation sur la fiche burka.

jeudi 27 février 2014

Burqa burka burqua ou bourqua : Un deuxième commentaire


Pour lui donner plus de visibilité, je publie un deuxième commentaire que j’ai reçu concernant mon billet sur la burqa.


Burqa est une forme « exceptionnelle », justement inacceptable pour cette raison.


J’aime bien comment, en quelques mots, le Petit Robert affirme sans détour aux entrées « Q » et « K » (la lettre) que le « q » est toujours suivi du « u » et que la lettre « k » sert à rendre lisibles des mots grecs, slaves, germaniques ou orientaux. Translittérer est utile pour « illustrer » grosso modo la graphie ou la prononciation d’un mot étranger. Si on souhaite cependant apporter un nouveau terme au lexique français et enrichir la langue sans justement y apporter de nouvelles exceptions orthographiques* du type « burqa », mieux vaut se mettre à la terminologie en pensant dérivation et flexions normales du français.


Gaston Bergeron
___________
*Les Rectifications de 1990 déconseillent cette voie des exceptions orthographiques dans les créations lexicales. Ainsi que donnerait donc burqa : burqalisme, burqalité, burqaliser, burqaphile ? Bref, des exceptions à la tonne !



mardi 25 février 2014

Burqa, burka, burqua ou bourqua ? Un commentaire


J’ai reçu un commentaire intéressant concernant mon texte sur la burqa. Comme ce commentaire a été mis en ligne trois jours après la publication de mon billet et qu’il risque de passer inaperçu, je me permets de le reproduire ici.


Intéressant la translittération, mais les objectifs de la recherche terminologique ne sont pas les mêmes.

La translittération a pour but de permettre la « lecture » (le décodage) des mots étrangers en leur donnant une forme écrite approximative dans la langue d’arrivée. Elle est parfois arbitraire (la lettre v = f en russe; le v = u en latin ; etc.). La graphie rendue ne peut qu’accidentellement donner une équivalence lexicale correspondant à l’orthographe et à la morphologie de la langue réceptrice. Ex : burqa = translittération.


Ayant pour but l’enrichissement lexical, la recherche terminologique (la raison d’être du GDT) relève d’une méthode linguistique établie qui, appliquée, va plus loin que la simple translittération en cherchant à fournir un équivalent au terme étranger qui soit le plus parfaitement intégré au nouveau système linguistique (la langue réceptrice). À partir d’une recherche sur la forme et le sens, la terminologie permet d’en arriver à la proposition d’un terme équivalent au mot étranger, soit à partir d’un terme déjà existant, soit par l’adaptation de la forme étrangère ou par la création d’un nouveau terme. Ex. : bourqua ou burqua = intégration et adaptation.

Le plus désolant dans cette histoire, c’est qu’une personne ou une autorité a modifié une fiche diffusée dans le GDT depuis deux ans (+ ou -) et dont les graphies privilégiées étaient les formes les plus adaptées au système du français (burqua ou bourqua, selon la prononciation) pour privilégier une graphie faiblement adaptée (burka*1) et surtout pour diffuser une graphie qui n'est pas conforme à l'orthographe française (burqa*2). Cette modification est contraire au principe d’orientation de l’usage de l’OQLF et se trouve en contradiction nette avec la Politique de l'emprunt linguistique de l'Office dont un des grands principes directeurs est l'adaptation des emprunts au système du français, notamment à l'orthographe (http://www.granddictionnaire.com/Politiques_guides.aspx).

Ce qui étonne également, c’est la note de la nouvelle fiche : « Ces deux graphies (burka et burqa) sont bien implantées dans l'usage standard ».

Or, toute personne qui a un minimum de connaissances en linguistique sait qu’il n’existe pas encore de norme d’usage pour les nouvelles graphies qui correspondent à un terme étranger récemment attesté dans une langue. La prolifération des formes en témoigne, comme dans le cas de burqua. On trouve : burqua, bourqua, burqa, bourqa, burka, bourka. Cette trop grande prolifération crée une confusion et rend difficile l’enseignement, l’apprentissage et la maîtrise du français, d’où l’obligation d’orienter l’usage en privilégiant des formes qui peuvent s’intégrer à la langue française, une nécessité absolue dans un contexte de francisation et d’aménagement linguistique. En diffusant dans le GDT une fiche qui invalide les résultats d’une recherche soumise à cet impératif, l’OQLF n’a assurément pas compris toute l’importance de son rôle d’orientation de l’usage.

Christiane Loubier
Linguiste

lundi 24 février 2014

Jacques Godbout sur la langue



J’ai aussi comme défaut de penser que l’excuse de la colonisation anglaise, pour justifier la pauvreté du langage au Québec, ne tient plus cinquante ans après la Révolution tranquille.

– Jacques Godbout, « Du quasi-monopole Cornellier », Le Devoir, 24 février 2014

samedi 22 février 2014

Y aura-t-il un bilan de la situation linguistique ?


Texte mis en ligne sur Vigile.net le 20 février 2014

La loi fait obligation à l’Office québécois de la langue française (OQLF) de produire tous les cinq ans un bilan de la situation linguistique. Or, il ne l’a pas fait. Comment expliquer cette omission ?

Le dernier bilan a été rendu public en mars 2008. L’Office a ensuite mis en ligne un plan de travail pour la période 2008-2013. Dans son rapport annuel 2011-2012, l’OQLF écrit que « les travaux, qui s’échelonneront jusqu’en 2013, permettront de poser un diagnostic fiable sur la dynamique linguistique québécoise ». On aurait donc dû s’attendre à la publication d’un bilan en 2013. Or, en 2013, l’Office n’a publié qu’une seule étude, mais pas de bilan.

Les études effectuées dans le cadre du bilan 2008-2013 et qui ont été publiées à ce jour donnent de la situation du français un portrait parfois inquiétant. Mais on n’en a guère parlé. En effet, les études sur la langue du commerce et des affaires ont été opportunément lancées pendant le brouhaha du printemps étudiant.

Une de ces études montre qu’il y a eu un déclin léger, mais statistiquement significatif, de la présence du français dans l’affichage à Montréal de 1997 à 2010 et que 11 % de l’affichage de l’Ouest de l’Île est unilingue anglais.

Une autre étude a montré qu’en 2012, 18,3 % des commerces de la rue Sainte-Catherine (entre les rues Papineau et Atwater) avaient un affichage de leur nom (raison sociale) qui ne respectait pas les exigences de la Charte de la langue française.

Une troisième étude, portant sur la langue d’accueil et de service dans les commerces, a montré que, s’il y avait bien eu une amélioration dans certains secteurs comme le boulevard Saint-Laurent (où l’accueil en français est passé de 91 % en 1988 à 96 % en 2010), la situation du français s’était en revanche détériorée dans la Côte-des-Neiges et dans Snowdon (passant de 60 % à 44 %). Dans les centres commerciaux de ces deux derniers quartiers, la possibilité de se faire servir en français est passée de 97 % en 1988 à 91 % en 2010.

Enfin, une quatrième étude a porté sur la langue de commerce et de service dans la rue Sainte-Catherine de 2010 à 2012 : on y apprend que, sur une période de deux ans, l’accueil en français seulement y est passé de 89 % à 73 % mais ce « détail » est omis du résumé que l’Office a publié de l’étude. Parallèlement, l’accueil bilingue y est passé de 1 % en 2010 à 14 % en 2012.

L’Office avait aussi annoncé qu’il prévoyait aussi de traiter de la langue de l’administration publique et du secteur de l’enseignement, de la langue des activités culturelles ainsi que de la maîtrise du français au sein de différentes populations. Il n’y a eu aucune publication sur tous ces thèmes.

Nous ne disposons pas d’un portrait d’ensemble de la situation linguistique six ans après la publication du dernier bilan. Pourtant, la loi dit bien que l’Office doit produire un bilan à son ministre de tutelle « au moins tous les cinq ans » (article 160).

Il est de plus en plus question que des élections soient déclenchées prochainement. Souhaite-t-on que la question linguistique soit absente de la campagne électorale ?





vendredi 21 février 2014

Dangereuses liaisons à Downton Abbey

 
Lady Mary Crawley (Michelle Dockery)
Dans l’un des épisodes de la quatrième saison de Downton Abbey, on entend lady Mary dire : « papa r’and mama ». Ce type de liaison s’appelle le « r intrusif ».


Cette liaison apparaît après les voyelles /ɑ:/, /ə/ ou /ɔ:/ lorsqu’elles sont suivies par un mot commençant par une voyelle, comme dans :

China rand India
law rand order
pasta rand sauce


On peut même entendre le r de liaison entre deux syllabes d’un mot : drawring room.


Cette liaison est le propre des usages linguistiques des personnes qui habitent l’estuaire de la Tamise : on appelle maintenant « Estuary English » leur variété de langue.


Il semble que le r intrusif vienne du parler populaire de Londres. Márton Sóskuthy, qui a publié une synthèse de la question, conclut :

All sources from before 1870 describe the phenomenon as a vulgar feature of Cockney pronunciation that should be avoided, as opposed to sources from around the turn of the 20th century, which all admit that it is present even in the pronunciation of educated speakers, and take a much less negative attitude towards it.


Le sociolinguiste Peter Trudgill estime que le r intrusif fait probablement partie aujourd’hui de la prononciation standard.


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Le français québécois, en particulier le français de Montréal, connaît un phénomène analogue : le l de liaison, comme dans : ça l’arrive souvent. Pour Yves-Charles Morin, auteur d’une étude sur le sujet, la fréquence d’utilisation de ces l non étymologiques pourrait dépendre de la classe sociale (plus grande utilisation dans les milieux défavorisés) et peut-être de l’âge et de l’origine géographique (prononciation qui pourrait être surtout montréalaise).


Le l de liaison du français québécois est encore stigmatisé alors que le r intrusif anglais fait désormais partie de la prononciation standard.


jeudi 20 février 2014

Une calandre comme cache-nez




Aujourd’hui, je traiterai d’un cas de translittération dans le le Grand Dictionnaire terminologique (GDT) de l’Office québécois de la langue française (OQLF), celui du mot burka (graphie préférée par le GDT).


Le mot arabe برقع, qui se prononce [bʊrqɑʕ], contient la consonne uvulaire [q] qui, dans la phonologie de l’arabe, est distincte de la consonne vélaire [k]. Cette distinction est fondamentale en arabe. On prononce [bʊrqɑʕ] et non [bʊrkɑʕ]. C’est pourquoi il vaudrait mieux que le GDT privilégie la graphie burqa, au moins lui donne la première place sur sa fiche. Comme le font d’autres ouvrages de référence. Ainsi, le Larousse en ligne donne d’abord la graphie burqa, ensuite burka.


On pourra toujours objecter que la graphie ‑qa, sans u, ne respecte pas les normes orthographiques du français selon lesquelles la consonne q est suivie de la voyelle u. Mais, précisément dans la translittération des mots empruntés à l’arabe, on a l’habitude d’utiliser le q sans le faire suivre d’un u : ainsi, on écrit le golfe d’Aqaba.


Sur la fiche du GDT, on trouve la formulation pour le moins curieuse : « Burka et burqa sont des emprunts adaptés à l'arabe ». On s’attendrait plutôt à ce que le GDT adapte les emprunts au français. N’y aurait-il pas ici une confusion paronymique particulièrement honteuse entre adopter  et adapter ?
 
Extrait de la fiche burka du GDT

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Ajoutons en terminant que l’anglais connaît lui aussi les prononciations [k] et [q], [k] dans kill et [q] dans call, mais dans cette langue la différence de prononciation n’entraîne pas de différence de sens (en termes techniques, il n’y a pas d’opposition phonologique entre [k] et [q]).

samedi 15 février 2014

Skeleton


Hier soir, sur le plateau de Bons Baisers de Sotchi, on se demandait quelle est la bonne prononciation de la discipline olympique qui s’appelle skeleton. Finalement, on s’est rabattu sur la prononciation de l’animateur radio-canadien Charles Tisseyre : [skɛltɔ̃].

Le Grand Dictionnaire terminologique (GDT) de l’Office québécois de la langue française (OQLF) a bien une fiche skeleton mais ce qu’elle livre sur la prononciation de ce mot est bien laconique :

[…] bien que sa graphie ne concorde pas exactement avec sa prononciation française, d'un point de vue strictement phonétique sa prononciation s'apparente à celle de certains mots français. 


À consulter le GDT on n’apprend donc rien sur la prononciation de skeleton. Et le mot est absent de la Banque de dépannage linguistique de l’Office québécois de la langue française.


Grâce à un fichier audio, le Larousse en ligne nous indique que la prononciation de skeleton est [skəltɔ̃].


J’ai aussi appris en consultant un site français le nom donné aux athlètes qui pratiquent ce sport :

Le slider (nom donné aux athlètes qui pratiquent le skeleton) prend de l’élan durant une trentaine de mètres, puis se glisse ensuite sur l’engin la tête en avant (contrairement à la luge où les pieds sont en avant).


Il n’y a pas de fiche slider dans le GDT, pourtant l’Office devait fournir la terminologie française pour les JO de Vancouver. On lit en effet dans la Francilettre du 18 octobre 2005 :

[…] l'Office produira les terminologies françaises se rapportant aux différentes disciplines sportives des Jeux de 2010 et offrira une assistance terminologique et linguistique avant et durant les Jeux.


vendredi 14 février 2014

Néologie en veilleuse


On dirait qu’il n’y a plus de veille en néologie à l’Office québécois de la langue française.


Le mot burkini, qui désigne un maillot de bain islamique, s’est pointé le nez dans nos gazettes à quelques reprises cette semaine :

Le maire de Québec est révolté par le port du burkini […]. Le Soleil révélait mardi que le port du maillot de bain islamique, appelé « burkini », est officiellement permis dans les piscines de l'arrondissement La Cité-Limoilou. […] Le burkini, un maillot intégral qui couvre le corps des chevilles à la tête et ne laisse voir que les pieds, les mains et le visage, est fait d'un tissu conçu spécifiquement pour la baignade, avait expliqué au Soleil la porte-parole de la Ville.
Stéphanie Martin, « Régis Labeaume révolté par le port du burkini », Le Soleil, 11 février 2014


Une recherche rapide sur Internet indique que le mot burkini était déjà utilisé dans des quotidiens québécois en 2008, par exemple :

Après l'épisode des vitres givrées, le YMCA du Parc fait face à un autre cas d'accommodement religieux. L'une de ses sauveteuses, qui est musulmane, travaille vêtue d'un « burkini », sorte de maillot de bain islamique qui ne laisse paraître que le visage, les pieds et les mains.
Sophie Ouimet-Lamothe, « Une sauveteuse en ‘burkini’, La Presse, 7 août 2008


On trouve sur le site du parc Jean-Drapeau à Montréal l’information suivante :

Pour les usagers ne pouvant découvrir leur corps, des alternatives sont possibles. À titre d'exemple, le burkini et le rashguard sont acceptables, puisque les mains et les pieds de l'usager sont libres, le cou et le visage sont dégagés et le tissu est près du corps pour ne pas nuire au mouvement.


Burkini et rashguard, deux mots attestés en français québécois depuis au moins cinq ans et demi et qui sont toujours absents du Grand Dictionnaire terminologique (GDT) de l’Office québécois de la langue française (OQLF). L’Office effectue-t-il encore une veille néologique ?


jeudi 13 février 2014

Bitcoin


L’arrivée du bitcoin suscite un appel à la prudence.
 Le Devoir, 6 février 2014


Si en 2009 le bitcoin a été créé par un collectif surnommé Satoshi Nakamoto, qui voulait échapper au contrôle des États en général et à l’usage de la planche à billets en particulier, source de bien des maux économiques selon ses créateurs, il est vite devenu un outil à la réputation sulfureuse.

Serge Truffaut, « Prudence, prudence », Le Devoir, 7 février 2014


L’univers du bitcoin, monnaie virtuelle qui échappe à l’encadrement des autorités, traverse une nouvelle crise.

François Desjardins, « À monnaie virtuelle, crise bien réelle », Le Devoir, 11 février 2014


Depuis quelques jours, bitcoin est un mot à la mode.


Pendant un temps, autour du 6 février, le Grand Dictionnaire terminologique (GDT) de l’Office québécois de la langue française (OQLF) a retiré sa fiche bitcoin. Puis, le 11 février, je me rends compte qu’elle est de retour, mais modifiée pour la peine et en mieux. Je sais bien que bitcoin est un emprunt incontournable mais il présente des problèmes au plan phonétique et morphologique que d’autres emprunts, pourtant refusés par le GDT, ne présentent pas. Ne prenons qu’un exemple, le mot tray « plateau de service » dont j’ai traité dans le billet « Cabaret ou plateau ». Extrait de mon billet :

L’emprunt tray « s’intègre mal au système morphologique du français » [selon le GDT]. Vraiment ? Il est du genre masculin (comme gré et pré) et il suffit d’ajouter un s pour former son pluriel. La difficulté d’intégration est affirmée, elle n’est pas démontrée.


Par ailleurs, il est clair que l’emprunt tray, prononcé « tré », s’intègre aussi très bien phonétiquement puisqu’il vient s’ajouter à la série cré (pop.), gré et pré.


En comparaison, l’emprunt bitcoin, incontournable je le répète, présente de véritables problèmes d’intégration phonétique et morphologique. Mais on a préféré les passer sous silence.


Ainsi, quelle est sa prononciation ? J’ai récemment entendu trois ou quatre prononciations de ce mot à l’émission économique de la chaîne RDI. Doit-on prononcer le mot à française (comme dans « le petit coin »), doit-on prononcer coin [koïnne] en deux syllabes comme je l’ai entendu sur RDI ou encore à l’anglaise ?


Au plan morphologique, doit-on faire entendre la marque du pluriel ? Sur la chaîne RDI j’ai entendu deux prononciations, avec s final et sans.


Le GDT, si prompt à se servir, parfois mal à propos, des critères de sa politique de l’emprunt des mots étrangers, aurait au moins dû dire que, malgré les problèmes que le mot bitcoin posait par rapport à cette politique (et en indiquant lesquels), il l’acceptait quand même.


mardi 11 février 2014

3e anniversaire


Ce sera demain le troisième anniversaire du manifeste « Au-delà des mots, les termes » des anciens terminologues de l’Office québécois de la langue française. Pour lire le texte du manifeste, cliquer ici.


lundi 10 février 2014

Record d’incohérence ?


Dans sa page d’accueil, l’Office québécois de la langue française fait actuellement la promotion de certaines de ses fiches terminologiques ou linguistiques qui ont rapport aux Jeux olympiques. Il pose la question : « Vous vous demandez si l'expression briser un record est un anglicisme ? » On clique sur le lien et on a la réponse suivante :

Les Jeux olympiques fournissent souvent l’occasion à certains athlètes d’améliorer des marques mondiales. Rappelons-nous cependant que l’expression briser le, un record nous vient de l’anglais to break the, a record. En français, on dira plutôt qu’un athlète a battu le record, qu’il a établi un nouveau record ou qu’il a amélioré son propre record, et si l’ancienne marque a été de beaucoup dépassée, on pourra dire, un peu familièrement, que le record a été pulvérisé. Au Québec surtout, on entend également fracasser un record qui rappelle l’image de pulvériser.


Il y a pourtant un problème. C’est que le Grand Dictionnaire terminologique du même Office québécois de la langue française a une fiche (qu’il n’a pas produite lui-même, mais qu’il diffuse) où « briser un record » est accepté.



samedi 8 février 2014

Erreurs de casting


On a pu lire dans Le Figaro :

Geoffroy Didier, coprésident du collectif UMP "La droite forte", a estimé aujourd'hui que le premier ministre Jean-Marc Ayrault était "un problème", une "erreur de casting", en lui reprochant de n'avoir "aucune autorité".


Le Grand Dictionnaire terminologique (GDT) de l’Office québécois de la langue française (OQLF) déconseille l’emploi du mot casting.


Il ne faut donc pas dire : le conseil des ministres vient de faire des erreurs de casting; mais : le conseil des ministres a fait des erreurs dans la distribution des rôles.


vendredi 7 février 2014

Famille reconstituée ou famille recomposée ?


Famille reconstituée, encore un calque entériné par le Grand Dictionnaire terminologique (GDT) de l’Office québécois de la langue française (OQLF) !


L’Urban Dictionary définit ainsi reconstituted family :

A reconstituted family (also known as a blended family) is the sociological term for the joining of two adults via marriage, cohabitation or civil partnership, who have had previous relationships and children from them.


Le GDT donne comme équivalents français famille recomposée et famille reconstituée.


Dans un billet récent de son blog « Carnet d’un linguiste », Lionel Meney montre qu’il ne faut pas confondre famille recomposée et famille reconstituée :

le verbe reconstituer signifie rétablir dans son état antérieur. La combinaison « famille reconstituée » ne peut donc désigner qu'une même famille qui se retrouve réunie après avoir été séparée pour diverses raisons (guerre, immigration, emprisonnement).


jeudi 6 février 2014

Du pain sur la planche !


L’Office québécois de la langue française profite des Jeux olympiques de Sotchi pour essayer de nous refourguer dans la page d’accueil de son site l’appellation planche à neige pour le sport que le site officiel du Comité olympique appelle surf des neiges.



On peut aussi lire dans la page « Du pain sur la planche » du site de l’OQLF la phrase suivante :

Bien que la terminologie de la planche à neige soit en général tout à fait conventionnelle, notamment en ce qui a trait aux installations sportives, aux parties de l'équipement et aux différentes techniques de base, une part de celle-ci est à l'image de ses adeptes, c'est-à-dire innovatrice et ludique.


Conventionnelle ? La Banque de dépannage linguistique du même OQLF a une fiche pour mettre en garde contre l’emploi fautif de l’adjectif conventionnel : « l’adjectif conventionnel pris au sens de ‘ traditionnel, classique ´ est un anglicisme sémantique à éviter ».