jeudi 13 février 2014

Bitcoin


L’arrivée du bitcoin suscite un appel à la prudence.
 Le Devoir, 6 février 2014


Si en 2009 le bitcoin a été créé par un collectif surnommé Satoshi Nakamoto, qui voulait échapper au contrôle des États en général et à l’usage de la planche à billets en particulier, source de bien des maux économiques selon ses créateurs, il est vite devenu un outil à la réputation sulfureuse.

Serge Truffaut, « Prudence, prudence », Le Devoir, 7 février 2014


L’univers du bitcoin, monnaie virtuelle qui échappe à l’encadrement des autorités, traverse une nouvelle crise.

François Desjardins, « À monnaie virtuelle, crise bien réelle », Le Devoir, 11 février 2014


Depuis quelques jours, bitcoin est un mot à la mode.


Pendant un temps, autour du 6 février, le Grand Dictionnaire terminologique (GDT) de l’Office québécois de la langue française (OQLF) a retiré sa fiche bitcoin. Puis, le 11 février, je me rends compte qu’elle est de retour, mais modifiée pour la peine et en mieux. Je sais bien que bitcoin est un emprunt incontournable mais il présente des problèmes au plan phonétique et morphologique que d’autres emprunts, pourtant refusés par le GDT, ne présentent pas. Ne prenons qu’un exemple, le mot tray « plateau de service » dont j’ai traité dans le billet « Cabaret ou plateau ». Extrait de mon billet :

L’emprunt tray « s’intègre mal au système morphologique du français » [selon le GDT]. Vraiment ? Il est du genre masculin (comme gré et pré) et il suffit d’ajouter un s pour former son pluriel. La difficulté d’intégration est affirmée, elle n’est pas démontrée.


Par ailleurs, il est clair que l’emprunt tray, prononcé « tré », s’intègre aussi très bien phonétiquement puisqu’il vient s’ajouter à la série cré (pop.), gré et pré.


En comparaison, l’emprunt bitcoin, incontournable je le répète, présente de véritables problèmes d’intégration phonétique et morphologique. Mais on a préféré les passer sous silence.


Ainsi, quelle est sa prononciation ? J’ai récemment entendu trois ou quatre prononciations de ce mot à l’émission économique de la chaîne RDI. Doit-on prononcer le mot à française (comme dans « le petit coin »), doit-on prononcer coin [koïnne] en deux syllabes comme je l’ai entendu sur RDI ou encore à l’anglaise ?


Au plan morphologique, doit-on faire entendre la marque du pluriel ? Sur la chaîne RDI j’ai entendu deux prononciations, avec s final et sans.


Le GDT, si prompt à se servir, parfois mal à propos, des critères de sa politique de l’emprunt des mots étrangers, aurait au moins dû dire que, malgré les problèmes que le mot bitcoin posait par rapport à cette politique (et en indiquant lesquels), il l’acceptait quand même.


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