On
dirait qu’il n’y a plus de veille en néologie à l’Office québécois de la langue
française.
Le
mot burkini, qui désigne un maillot de bain islamique, s’est pointé le nez dans
nos gazettes à quelques reprises cette semaine :
Le
maire de Québec est révolté par le port du burkini
[…]. Le Soleil
révélait mardi que le port du maillot de bain islamique, appelé « burkini », est officiellement
permis dans les piscines de l'arrondissement La Cité-Limoilou. […] Le burkini,
un maillot intégral qui couvre le corps des chevilles à la tête et ne laisse
voir que les pieds, les mains et le visage, est fait d'un tissu conçu
spécifiquement pour la baignade, avait expliqué au Soleil la porte-parole de la Ville.
Stéphanie
Martin, « Régis Labeaume révolté par le port du burkini », Le Soleil, 11 février 2014
Une
recherche rapide sur Internet indique que le mot burkini était déjà utilisé
dans des quotidiens québécois en 2008, par exemple :
Après l'épisode des vitres givrées,
le YMCA du Parc fait face à un autre cas d'accommodement religieux. L'une de
ses sauveteuses, qui est musulmane, travaille vêtue d'un « burkini », sorte de maillot de
bain islamique qui ne laisse paraître que le visage, les pieds et les mains.
Sophie Ouimet-Lamothe, « Une
sauveteuse en ‘burkini’, La Presse,
7 août 2008
On
trouve sur le site du parc Jean-Drapeau à Montréal
l’information suivante :
Pour les usagers ne pouvant découvrir leur
corps, des alternatives sont possibles. À titre d'exemple, le burkini et le rashguard sont acceptables, puisque les mains et les pieds de
l'usager sont libres, le cou et le visage sont dégagés et le tissu est près du
corps pour ne pas nuire au mouvement.
Burkini et rashguard,
deux mots attestés en français québécois depuis au moins cinq ans et demi et qui
sont toujours absents du Grand Dictionnaire terminologique (GDT) de
l’Office québécois de la langue française (OQLF). L’Office effectue-t-il encore
une veille néologique ?
Les termes « burquini » et « burkini » ont été diffusés pendant au moins deux ans dans le Grand Dictionnaire terminologique (GDT) de l’Office québécois de la langue française (OQLF). La fiche a donc été supprimée, avec comme conséquence une désorientation des usagers. Allez savoir pourquoi?
RépondreSupprimerChristiane Loubier
Linguiste