[…] cette
propension des masses à abandonner toute retenue — au nom du bien — pour
lyncher celui qui, coupable ou pas, a été désigné à la vindicte.
La triste
séquence qui vient de se dérouler concernant Gérard Depardieu nous en aura
offert un nouvel exemple. Le procédé ne varie pas beaucoup. Ici, une émission
connue pour son jaunisme et spécialisée dans les
règlements de compte étale à profusion les propos vulgaires et provocants du
comédien.
— Christian
Rioux, « La meute », Le Devoir, 22 décembre 2023
Le
québécisme jaunisme vient de l’anglais américain (yellow journalism,
« featuring sensational or scandalous items or ordinary news sensationally
distorted » selon le Webster) et n’est attesté qu’une seule fois dans le
fichier lexical du Trésor de la langue française au Québec (dans un texte
humoristique du Goglu du 28 mars 1930). Il est absent d’Usito.
Le
Grand Dictionnaire terminologique (GDT) de l’Office québécois de la langue
française (OQLF) a une fiche de 2022 « presse à sensation » où l’on
peut lire cette remarque :
L'adjectif
jaune, dans presse jaune et journalisme jaune, viendrait
du fait que le papier utilisé pour éditer ce type de presse était de piètre
qualité et jaunissait rapidement. Une autre hypothèse veut que l'association à
cette couleur provienne de la récurrence d'un personnage de caricatures du New
York World, appelé The Yellow Kid, qui est vêtu d'une longue chemise
jaune et qui symbolise la presse à sensation de la fin du XIXe siècle.
En outre, la couleur jaune était souvent utilisée dans ce type de journaux,
notamment imprimés à Montréal jusque dans les années 1970.
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