mardi 9 octobre 2018

Le grec du GDT /2


Sur sa page d’accueil, le Grand dictionnaire terminologique (GDT) de l’Office québécois de la langue française (OQLF) vient de mettre en vedette un autre lot de fiches. Parmi celles-ci, la fiche « dysphorie ». Ce sera une nouvelle fois l’occasion de vérifier comment le GDT traite le grec ancien.


On lit sur la fiche l’explication suivante : « Le terme dysphorie provient du grec dusphoria, lui-même dérivé de dusphoros, qui signifie ‘difficile à supporter’ ».


La plupart des dictionnaires que j’ai consultés se contentent de donner comme étymologie dusphoros, sans mentionner dusphoria. Ainsi le Trésor de la langue française informatisé :

 
On comprend, à la lecture du Bailly, la prudence des dictionnaires qui ne donnent pas l’étymologie dusphoria :




L’astérisque devant δυσφορία signifie que le mot n’est pas attesté en attique. On ne trouve en grec ancien que la forme dialectale ionienne δυσφορίη.


Le dictionnaire grec ancien-anglais de Liddell et Scott est moins prudent puisqu’il n’indique pas que la forme δυσφορία n’est pas attestée :




Pourtant, dans les exemples qu’il donne, on ne trouve que la forme ionienne. Ainsi chez Hippocrate : δυσφορίην τε κα ιπτασμν τν μελέν ποιέει (« [de telles selles] causent l’anxiété [du malade] et l’agitation des membres », Morb. acut., 393 ; trad. Littré).


Le Webster apporte l’explication la plus vraisemblable :



Le mot dysphoria, dysphorie en français, viendrait donc d’un mot néolatin formé sur la base de l’adjectif grec δύσφορος.


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