Sur
sa page d’accueil, le Grand dictionnaire
terminologique (GDT) de l’Office québécois de la langue française (OQLF) vient
de mettre en vedette un autre lot de fiches. Parmi celles-ci, la fiche « dysphorie ».
Ce sera une nouvelle fois l’occasion de vérifier comment le GDT traite le grec
ancien.
On
lit sur la fiche l’explication suivante : « Le
terme dysphorie provient du grec dusphoria, lui-même dérivé de dusphoros, qui signifie ‘difficile à
supporter’ ».
La plupart des dictionnaires que j’ai consultés se contentent de
donner comme étymologie dusphoros, sans mentionner dusphoria.
Ainsi le Trésor de la langue française informatisé :
On comprend, à la lecture du Bailly, la prudence des dictionnaires qui ne donnent pas l’étymologie dusphoria :
L’astérisque devant δυσφορία signifie que le mot n’est pas attesté
en attique. On ne trouve en grec ancien que la forme dialectale ionienne δυσφορίη.
Le dictionnaire grec ancien-anglais de Liddell et Scott est moins
prudent puisqu’il n’indique pas que la forme δυσφορία n’est pas attestée :
Pourtant, dans les exemples qu’il donne, on ne trouve que la forme
ionienne. Ainsi chez Hippocrate : δυσφορίην τε καὶ ῥιπτασμὸν τῶν μελέῶν ποιέει (« [de telles selles] causent l’anxiété [du malade]
et l’agitation des membres », Morb. acut.,
393 ; trad. Littré).
Le Webster apporte l’explication la plus vraisemblable :
Le mot dysphoria, dysphorie en français, viendrait donc d’un
mot néolatin formé sur la base de l’adjectif grec δύσφορος.
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