vendredi 14 juin 2013

Faux emploi



Dans ma lettre au président-directeur général par intérim de l’Office québécois de la langue française, je citais quatre exemples de termes français qui avaient fait l’objet de consensus entre l’Office et des partenaires de l’industrie ou d’autres ministères, tant québécois que fédéraux, mais qu’un terminologue de l’Office, des décennies plus tard, avait modifiés unilatéralement.


Voici un nouvel exemple de changement unilatéral apporté par un terminologue à une décision prise par l’Office en concertation avec des partenaires externes.


Dans le Vocabulaire des conventions collectives d’Hélène Pétrin, à l’emploi de est considéré comme une tournure « à éviter ». La première édition de ce vocabulaire est parue en 1982. L’ouvrage a été réédité en 1991. Il a été préparé avec la collaboration d’un comité de référence composé de Robert Auclair, alors juge au Tribunal du travail, Charles D’Aoust, avocat et professeur à l’École des relations industrielles de l’Université de Montréal, Gilles Giguère, avocat et permanent du Syndicat canadien de la fonction publique, et Gilles Lavallée, avocat et consultant principal en relations du travail à la Société d’électrolyse et de chimie Alcan. Le vocabulaire a été préfacé par Louis LeBel, juge à la Cour d’appel, et Marcel Pepin, alors professeur à l’École de relations industrielles de l’Université de Montréal et ancien président de la Confédération des syndicats nationaux. Ce vocabulaire bénéficie donc de solides appuis.


Jusqu’en 2003, l’Office a considéré que l’expression à l’emploi de devait être évitée (pour plus de détails, cliquer ici). Puis brusquement, en 2003, sur la décision d’un terminologue, elle est acceptée.


Il est piquant de constater que l’expression être à l’emploi de est considérée comme une « forme suspecte » dans Les anglicismes dans le droit positif québécois de Wallace Schwab, publié par le Conseil de la langue française en 1984. Qui connaît les dessous de la fiche être à l’emploi de du GDT ne sera pas étonné si, prochainement, cet ouvrage ne devait plus être en ligne sur le site du Conseil.


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