jeudi 5 janvier 2017

Pardon my broken French


Ces deux derniers jours, j’ai entendu un journaliste de Radio-Canada parler, dans un reportage, de « promesses brisées ». Une recherche rapide à l’aide de Google me permet de trouver sur le site de la radio-télévision publique plusieurs exemples de ce calque qui n'est pas récent :

La députée fédérale affirme que la session parlementaire a été celle des promesses brisées et des désillusions de la part du gouvernement. (19 décembre 2016)

L'opposition dénonce les promesses brisées du PLQ (titre d’un article du 13 juin 2014)

L'opposition critique les promesses brisées (titre d’un article du 5 décembre 2014)



Le Trésor de la langue française informatisé donne plusieurs syntagmes où apparaît le mot promesse, mais jamais avec le verbe briser :

SYNT. Promesse écrite, formelle, mutuelle, orale, sacrée, solennelle, verbale; promesse d'alliance, d'argent, de discrétion, d'obéissance, de paix, de pardon, d'une prime, de renoncement; téméraire promesse; accomplir, donner, enfreindre, garder, oublier, ratifier, remplir, renouveler, signer, violer sa/ses promesse(s); être fidèle, manquer à sa/ses promesse(s); être lié par une promesse; compter sur la promesse de qqn; revenir sur sa promesse; malgré, selon, suivant sa/ses promesse(s).


Le Larousse anglais-français traduit to break one’s promise par « manquer à sa parole, ne pas tenir ses promesses ». Le Harrap’s, quant à lui, donne « manquer à sa promesse, manquer à sa parole ».


Peut-être devrais-je commencer une série de billets sur le thème de « Radio-Canada nous anglicise ». Car je pourrais multiplier les exemples. Ainsi, dans la série District 31, j’ai entendu « prendre une journée off » alors qu’il aurait été aussi simple de dire « prendre une journée de congé », ce qui n’aurait rien enlevé au caractère de français québécois familier que privilégient les scripteurs de ce téléroman. J’ai entendu dans cette série bien d’autres anglicismes que je n’ai malheureusement pas notés. Et je ne mentionne même pas les réclames qui nous promettent de nous faire « sauver de l’argent ».


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire