mercredi 20 septembre 2017

Saisir la balle au bond


• […] il me semble que "balle-molle" est un mot bien intégré à notre vocabulaire. Pourquoi alors lui préférer "softball"?
L'OQLF n'aurait pas dû abandonner «balle-molle»
Dans mon village, cela désignait les sports se jouant avec une balle plus grosse et moins dure (softball et fastball) que celle utilisée au base-ball.
Commentaires sur la page Internet de l’article « L’OQLF ouvre la porte aux anglicismes », Le Devoir, 18 septembre 2017

Si le mot softball n’avait pas été donné comme exemple dans l’article de Stéphane Baillargeon, je n’aurais jamais eu l’idée d’aller jeter un coup d’œil à la fiche correspondante du Grand Dictionnaire terminologique (GDT) de l’Office québécois de la langue française (OQLF). Et je n’aurais pas découvert une nouvelle inconséquence dans ce fourre-tout lexicographique.

La fiche « softball » a été refaite en 2016 et c’est le mot anglais qui apparaît désormais en vedette, ce qui indique nécessairement une certaine préférence. Mais elle fait toujours partie, dans le domaine du « sport », du sous-domaine « balle molle ». Personne à l’OQLF n’a songé à modifier en conséquence ce qu’on y appelle l’« arbre des domaines » :



La fiche nous apprend en outre que softball autant que balle molle s’inscrivent dans la norme sociolinguistique du français au Québec. Ce faisant, le GDT montre qu’il est de plus en plus descriptif plutôt que prescriptif. Sauf que, en plaçant le mot anglais comme titre de la fiche, il le privilégie subrepticement.


Dans sa nouvelle Politique de l’emprunt linguistique, l’Office affirme qu’un emprunt légitimé est un « emprunt linguistique reçu dans la norme sociolinguistique d’une langue, accepté par la majorité des locutrices et des locuteurs d’une collectivité donnée. » Je serais curieux de connaître les résultats d’une enquête sociolinguistique portant sur l’usage de softball et de balle molle. J’ai l’intuition que balle molle viendrait largement en tête. C’est d’ailleurs ce qu’ont semblé croire Anne-Marie Dussault et Marie-Éva de Villers à l’émission 24/60 de lundi dernier.

Pendant ce temps à Barcelone, après-midi du 20 septembre:







Votarem !

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