Il
y a quelques jours j’ai entendu sur CNN le mot kakistocracy. Le Webster en ligne le définit ainsi : « government by the worst people ». L’Oxford a une
définition un peu plus éloignée de la source étymologique du mot : « government by the
least suitable or competent citizens of a state ». Utilisé en anglais pour la première fois en 1644 et rarement ensuite, il a
refait surface pendant les années Reagan et est de plus en plus utilisé depuis
l’élection de Donald Trump.
La
formation est étymologiquement transparente : κάκιστος,
superlatif de κακός « mauvais » et κράτος « domination,
puissance, autorité souveraine ». Le mot est l’antonyme d’aristocracy (ἄριστος, « excellent,
le meilleur »).
Avant
que l’Office québécois de la langue française (OQLF) décide d’intégrer
servilement le mot sous la forme kakistocratie,
ce qui est à craindre mais qui n’est pas pour demain quand on connaît la
lenteur du Grand Dictionnaire étymologique (GDT) à proposer des équivalents
français aux néologismes états-uniens, il n’est peut-être pas inutile de rappeler
que le kappa grec est normalement rendu en français par un c, sauf devant les voyelles i
et e. Ainsi le mot κολοκυνθίς, passé en latin sous la forme colocynthis, a donné en français coloquinte. Kakistocracy devrait donc s’écrire caquistocratie en français. À quelques jours des élections du 1er octobre,
voilà une belle patate chaude pour l’OQLF. Et si la CAQ (Coalition Avenir
Québec) remporte les élections, on peut parier que l’OQLF optera pour la forme kakistocratie.
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