jeudi 7 juillet 2022

L’écologie des langues

Voici le texte de présentation inédit de la table ronde sur l’écologie des langues organisée dans le cadre d’un colloque rendant hommage au professeur William F. Mackey. L’événement a eu lieu à Moncton en 2002.

 

Depuis que nous avons lancé le projet de publier un ouvrage sur le thème de l’écologie des langues pour rendre hommage au professeur Mackey, plusieurs volumes ont paru qui abordent la même problématique ou des thèmes très proches. Pensons, pour ne citer que quelques titres, aux ouvrages suivants :

Pour une écologie des langues du monde, de Louis-Jean Calvet, paru en 1999

Linguistic Diversity de Daniel Nettle, 1999

Vanishing Voices : The Extinction of the World’s Languages de Daniel Nettle et Suzanne Romaine, 2000

Language Death de David Crystal, 2000

Halte à la mort des langues de Claude Hagège, 2000

Langues : une guerre à mort, Panoramiques no 48 (2000) sous la direction de Guy Gauthier

Linguistic Genocide in Education – or worldwide diversity and human rights? 2000 (Mahwah, New Jersey: Lawrence Erlbaum) de Tove Skutnabb-Kangas

On Biocultural Diversity. Linking language, knowledge and the environment (Washington, D.C.: The Smithsonian Institution Press, 2001) de Luisa Maffi (ed.)

In Light of Our Differences: How Diversity in Culture and Nature Makes Us Human (Washington, D.C.: The Smithsonian Institution Press, à paraître en 2002) de David Harmon.

Quelques années plus tôt, R.M.W. Dixon avait publié The Rise and Fall of Languages (1997) et Albert Bastardas Ecologia de les llengües (1996).

La préoccupation sur le destin des langues, qui rejoint maintenant le grand public (on commence à publier des ouvrages de vulgarisation sur ce thème), a été portée à l’attention de la communauté scientifique comme un problème majeur à l’occasion du Congrès international des linguistes qui s’est tenu à l’Université Laval en 1992. Depuis lors, l’organisation Terralingua[1], «association pour la diversité linguistique et biologique», à laquelle participe notre collègue Tove Skutnabb-Kangas, a fait beaucoup pour populariser cette problématique.

Dans cette première table ronde, nous vous invitons à réfléchir sur les fondements mêmes de l’écologie des langues comme discipline scientifique.

Mon objectif est de provoquer le choc des idées. Je me ferai donc l’avocat du diable à plus d’une occasion, et cela dans le but d’aller au fond des choses. J’utiliserai dans mon exposé des formules qui pourront peut-être paraître provocantes à certains.

 

L’écologie des langues entre Éden et Babel : Paradise Lost /Paradise Regained?

            Dans le jardin d’Éden, on ne parlait qu’une seule langue, sur laquelle s’exerçait d’ailleurs déjà l’activité humaine puisque Adam a dû trouver un nom pour toutes les bêtes de la création :

Yahvé Dieu modela encore du sol toutes les bêtes sauvages et tous les oiseaux du ciel, et il les amena à l’homme pour voir comment celui-ci les appellerait : chacun devait porter le nom que l’homme lui aurait donné. L’homme donna des noms à tous les bestiaux, aux oiseaux du ciel et à toutes les bêtes sauvages […]» (Genèse 2, 19-20; traduction de l’École biblique de Jérusalem).

            (Cela se passait avant la création de la femme.) Contrairement à une opinion largement répandue, on voit donc, par ce passage, que c’est la linguistique (ou plus précisément la lexicologie ou la terminologie) qui est le plus vieux métier du monde.

La tradition judéo-chrétienne interprète l’épisode de Babel comme étant une malédiction divine (à laquelle, toutefois, la Pentecôte a permis d’échapper en partie et provisoirement). La disparition de plusieurs centaines de langues, prévisible au cours du xxie siècle, et la propagation d’une lingua franca à vocation universelle pourraient être alors vues comme un retour possible au Paradis perdu — Paradise Regained.

Notons pour commencer que l’on ne s’entend pas sur l’ampleur de la diversité linguistique actuelle. Des estimations, que nous qualifierons de conservatrices, font état de l’existence de 4 000 langues[2]. La plupart des estimations varient entre 5 000 et 7 000. Mais pour David Dalby, la diversité linguistique serait plus grande que ce qu’imaginent les linguistes : il y aurait actuellement 10 000 langues et le taux de disparition serait moindre que ce que l’on a estimé[3].

Y a-t-il vraiment des avantages à maintenir la diversité linguistique actuelle?

Rares sont les linguistes qui ont essayé de montrer que l’assimilation linguistique pouvait être une bonne chose — après tout, il est difficile de souhaiter la disparition de son objet d’étude. On peut toutefois citer le cas de Peter Ladefoged, qui se refuse à condamner les parents qui ne transmettent pas leur langue ancestrale à leurs enfants :

It is paternalistic of linguists to assume that they know what is best for the community. One can be a responsible linguist and yet regard the loss of a particular language, or even of a whole group of languages, as far from a ‘catastrophic destruction’ (Hale et al., 1992 : 7)[4].

Dans son dernier livre, Le marché aux langues, les effets linguistiques de la mondialisation (Paris, Plon, 2002), Louis-Jean Calvet exprime une opinion qui va dans le même sens :

Si des locuteurs ou des communautés linguistiques se plient à la loi du marché, si certains abandonnent leur langue, ne la transmettent plus, ce n’est pas nécessairement le couteau sous la gorge mais plutôt parce qu’ils considèrent que là est leur intérêt ou celui de leurs enfants (p. 212).

Pour la quasi totalité des linguistes cependant, c’est une vérité de foi que la diminution du nombre de langues parlées sur la terre est en soi une chose mauvaise. Mais pourquoi est-ce mauvais?

Si la diversité est utilisée comme argument dans la défense des langues, jusqu’à quel point l’utilisation de pareil argument est-elle justifiée dans la défense du français, la plus germanique des langues romanes, face à l’anglais, la plus romane des langues germaniques? Du point de vue de la diversité toujours, comment justifier le combat pour la survie du rhéto-romanche ou de l’occitan? Après tout, la disparition de l’une de ces langues ne signifierait qu’une langue romane de moins et on voit mal en quoi la diversité linguistique profonde de l’humanité en serait affectée. L’argument de la diversité a pour conséquence extrême la défense prioritaire des langues les plus «exotiques», c’est-à-dire des langues qui s’éloignent typologiquement le plus des langues les plus répandues. Pour pousser l’argument à l’extrême, on devrait dire que la sauvegarde du dyirbal, langue australienne à l’ergativité si envahissante qu’elle affecte même sa syntaxe, devrait passer avant la sauvegarde du basque, langue elle aussi ergative. À ce compte, les langues qu’il faudrait sauver à tout prix seraient la plupart du temps celles qui comptent le moins de locuteurs. Pour ce faire, on ne peut tout de même pas envisager de transformer les locuteurs de ces langues en réserves linguistiques ambulantes, on ne peut songer à établir l’équivalent humain des réserves fauniques (même si l’histoire nous en a fourni des exemples : les «réductions» des jésuites au xviiie siècle illustrées dans le film Mission, les réserves indiennes et, encore récemment, les bantoustans[5]).

Au sujet des structures linguistiques qui se démarquent par rapport à celles des langues les plus répandues, je voudrais rappeler l’opinion, maintes fois émises dans ses écrits par Antoine Meillet, voulant que, par exemple, la disparition, au cours de l’évolution des langues indo-européennes, de catégories linguistiques comme le duel et le triel, jugées par lui archaïques, est une manifestation de l’intellectualisation[6] de la langue, donc un progrès pour l’esprit humain. Une telle conception tient-elle encore? Corollairement, cela amène à poser la question de la modernisation des langues, ou de la réforme des langues pour reprendre le titre de la série de volumes publiés par István Fodor et Claude Hagège. La modernisation, pour bien des langues, est bien plus qu’une simple adaptation terminologique. Lorsqu’elle se fait spontanément, elle peut devenir une hybridation. C’est le lieu de mentionner les travaux très intéressants de Lynn Drapeau sur le montagnais[7] qui serait en train de vivre le même processus qui a donné le mitchif. Dans un tel cas, on peut sans doute dire qu’il y a diminution de la diversité linguistique — en tout cas, diminution de l’originalité de la langue. Mais c’est peut-être ce qui permettra à la langue de survivre.

            Par ailleurs, j’aimerais rappeler un autre propos de Meillet. Il avait des réticences devant l’apparition de nouvelles langues standard en Europe, de nouvelles langues de culture comme on disait à l’époque, parce qu’elles sont vouées à devenir le calque des langues standard qui existent déjà, en d’autres termes parce qu’elles n’enrichissent pas la diversité linguistique de l’humanité, se contentant de se copier les unes les autres. Ainsi, prendre part se traduit littéralement en anglais to take part, en allemand teilnehmen, en russe принимать участие, en hongrois részt venni; et le français contemporain offre de multiples exemples de calques de l’anglais : ce n’est pas ma tasse de thé, garder un profil bas, etc.

Il n’y a jamais eu plus de langues écrites différentes qu’au début du xxe siècle; et il n’y a jamais eu moins d’originalité linguistique. Avec des mots différents et des formes grammaticales différentes, toutes ces langues sont les calques les unes des autres. On n’a pas enrichi le trésor intellectuel de l’humanité; on a multiplié des manières banales de dire les mêmes choses[8].

Les langues modernes, qui servent pour une même civilisation, se traduisent de plus en plus exactement les unes les autres : on retrouve partout des tours semblables et équivalents, et le profit intellectuel qu’un Européen occidental trouve à étudier la langue de ses voisins diminue au fur et à mesure que cette langue se borne davantage à exprimer la civilisation actuelle[9].

Alors que nous sommes en plein processus de mondialisation, la phrase suivante de Meillet prend tout son sens : «L’unité de civilisation tend à exiger l’unité de langue» (p. 332). Et c’est, bien évidemment, la langue de la mondialisation qui cause le plus de dégâts :

The United States and Canada are not far behind Australia in the language death stakes. Only three out of Canada's 51 aboriginal languages are considered viable. Even the former Soviet Union — despite World War II and Stalinism — has a better language survival record than these three English-speaking leaders of the struggle for liberal democracy and human rights[10].

            Comme contrepoint à cette citation, je rappelerai que, dans son dernier ouvrage, Louis-Jean Calvet se demande si la thanatophobie ne cache pas en réalité une anglophobie[11].

Les commentaires de Meillet sur les nouvelles langues standard de l’Europe, en particulier sur le hongrois, lui ont valu une réplique cinglante de la part de l’un des plus grands écrivains hongrois, Dezső Kosztolányi. Il faudrait citer au complet la lettre ouverte de Kosztolányi parce que cet auteur est sans doute le premier à avoir exprimé aussi clairement beaucoup d’arguments que nous entendons maintenant dans le débat sur la diversité linguistique et la mondialisation. Je ne retiendrai que cette citation : «[…] la vie ou la mort [des peuples et des langues] ne dépend pas des linguistes rationalistes, soucieux du bonheur de l’humanité, mais de forces irrationnelles, plus miséricordieuses.[12]»

Alors que les langues disparaissent par dizaines voire par centaines, peu de nouvelles langues apparaissent, car la genèse d’une langue est un processus lent. Les cas les plus clairs de nouvelles langues sont les créoles et les pidgins. Mais qu’apportent-ils vraiment à la diversité linguistique puisqu’ils constituent un croisement entre des langues qui existent déjà et sont bien décrites dans la plupart des cas? On cite aussi l’apparition de nouvelles langues «par élaboration» — «Ausbausprachen» pour reprendre la terminologie de Heinz Kloss. Meillet, à la fin de la Première Guerre mondiale, affirmait que la langue slovène était une création artificielle de l’administration autrichienne pour diviser les populations slaves. L’administration soviétique a voulu faire du moldave une langue différente du roumain et séparer le tadjik du persan. On a créé à partir de 1945 la «langue macédonienne»[13]. On a aussi des exemples tout récents : la séparation du tchèque et du slovaque, du serbe, du croate et du bosniaque. Cette séparation est due avant tout à l’esprit de clocher dans le cas du tchèque, du slovaque, du serbe et du croate alors que dans le cas du bosniaque, il faudrait sans doute plutôt parler de l’esprit de minaret.

            Si la faculté de langage est innée, comme le veut Chomsky, s’il existe une grammaire universelle et si, en définitive, les langues du monde proviennent toutes de la même langue-mère, comme le veut la thèse monophylogénétique de Merritt Ruhlen[14], cela n’invite-t-il pas à relativiser la notion de diversité linguistique? Mais comme le dit Gavin McNett[15], dans le site Internet « salon.com » :

Even if you believe, as Noam Chomsky does, that the ability to learn and use language is innate, it's quite a different thing to say that languages themselves can be ‘ecological.’ It's like saying that since sex is innate and natural, so are strip joints and S/M clubs: The basic impulses behind them might be present in all of us, but the forms in which they're expressed depend on all sorts of complex cultural forces.

Dans la présentation de la diversité linguistique, j’ai, jusqu’à présent, présenté les arguments d’un point de vue principalement structuraliste (cf. Meillet). Or, on peut reprocher au structuralisme de procéder à une réification de la langue, en la considérant comme un objet coupé de la pratique sociale. L’argument de la diversité linguistique n’est pas clairement énoncé la plupart du temps; on ne sait pas au juste de quoi il s’agit : c’est pourquoi j’ai d’abord essayé de l’analyser d’un point de vue surtout linguistique. L’argument de la diversité linguistique se base, implicitement dans la plupart des cas, sur l’hypothèse de Sapir-Whorf[16], qui n’a jamais été démontrée (ce n’est même pas une théorie). Mais on peut se demander s’il ne vaudrait pas mieux établir l’argumentation en partant de l’identité des individus et des collectivités, du sentiment d’appartenance et des représentations sociolinguistiques.

Bref, dans le débat sur la diversité linguistique, qu’entend-on au juste?

 

L’écologie des langues entre la biologie et la linguistique

            À part le fait que les langues, la faune et la flore disparaissent à un rythme accéléré, qu’ont-elles d’autre en commun? Peut-on mettre sur le même pied la couche d’ozone, les bébés phoques et les langues[17], le projet de déclaration universelle des droits linguistiques et le Protocole de Kyoto? Pour Daniel Nettle et Suzanne Romaine, les langues autochtones sont associées à la diversité biologique — tout comme pour Tove Skutnabb-Kangas dans sa contribution aux Mélanges Mackey. La disparition des langues est-elle vraiment un symptôme d’une crise écologique mondiale? Pour David Harmon, «endemism and richness in species and languages coincide on a national scale and this is strongly suggestive of a substantive relationship between the two.[18]» Remarquons que la citation est claire : il s’agit d’une intuition, non d’une démonstration scientifique.

Y a-t-il vraiment un lien entre biodiversité et diversité linguistique? Ne serions-nous pas victimes de nos métaphores dans les emprunts que nous faisons à la biologie?

            Au xixe siècle, la linguistique a emprunté à la biologie :

[…] comparing species and languages […] has a venerable history. In biology, it goes back at least to Charles Darwin, whose enthusiasm is evident both in the Origin of Species and The Descent of Man, as well as in his praise of Sir Charles Lyell’s chapter comparing species and languages in the great geologist’s Antiquity of Man[19].

            À l’arbre généalogique des espèces correspond donc l’arbre généalogique des langues indo-européennes de August Schleicher (Compendium der vergleichenden Grammatik der indogermanischen Sprachen, 1861-1862). Ce dernier adopte le principe qu’une langue se comporte comme tout être vivant et il reprend à August von Schlegel sa typologie tripartite des langues, le type analytique (comme le chinois), le type synthétique (latin ou grec), le type agglutinant (inuktitut). La hiérarchisation implicite des langues qu’implique cette tripartition est encore plus manifeste dans son avatar guillaumien, où l’on parle de langues primes, secondes et tierces. On est ainsi conduit insensiblement à la notion de langues supérieures, quand ce n’est pas de races supérieures.

            Le recours aux métaphores biologiques a connu de nos jours une recrudescence, en particulier depuis la publication, en 1981, du livre de Nancy Dorian, Language Death : The Life Cycle of a Scottish Gaelic Dialect.

            Récemment, Daniel Nettle a introduit le concept de «language pool» comme on parle de «gene pool». Dixon a, pour sa part, emprunté à la biologie évolutionniste le concept de «higly-punctuated equilibrium». David Crystal a ajouté, lui aussi, une métaphore à notre stock lexical : language suicide. La linguistique et la biologie sont maintenant si intimement liées pour certains que des auteurs comme Nettle et Romaine utilisent l’expression «biodiversité linguistique» — linguistic biodiversity; quant à lui, le groupe Terralingua utilise l’expression biocultural diversity (ce qui inclut la langue). La variation linguistique se trouve ainsi assimilée à la variation génétique.

            Mais n’oublions pas la voix discordante de Peter Ladefoged :

Statements such as just as the extinction of any animal species diminishes our world, so does the extinction of any language (Hale et al., 1992 : 8) are appeals to our emotions, not to our reason. […] We may also note that human societies are not like the animal species. The world is remarkably resilient in the preservation of diversity; different cultures are always dying while new ones arise.[20]

            Dans le même ordre d’idée, il vaut la peine de rappeler quelques remarques de Douglas Kibbee dans son article récent «Les géostratégies des langues et la théorie linguistique»[21] : dans un système, un changement en entraîne normalement d’autres; la disparition d’une espèce bouleverse un écosystème, mais la disparition du dalmate (végliote) au xixe siècle n’a pas produit de déséquilibre mettant en danger le croate, entraînant la disparition d’autres langues romanes ou la disparition de la faculté langagière des personnes habitant la région.

            La question finale que je poserai est : tout comme il y a eu des dérives lorsque la linguistique s’est trop inspirée de la biologie — dérives qui ne sont pas tellement le fait des linguistes eux-mêmes mais d’idéologues racistes qui ont «récupéré» leurs travaux —, y a-t-il des risques de dérapage dans la mode actuelle voulant que la linguistique emprunte des concepts à l’écologie?

 

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            Au cours de la table ronde, chaque collaborateur des Mélanges Mackey disposera de cinq minutes pour réagir aux deux points ou seulement à l’un des deux points qui viennent d’être présentés. Lorsque vous aurez l’occasion de lire le volume, vous constaterez que deux collaborateurs qui n’ont pu être présents au colloque, Tove Skutnabb-Kangas et John Edwards, ont des points de vue passablement divergents sur la question de l’écologie linguistique. Aussi leur avons-nous offert la possibilité de réagir par écrit à partir d’une version préliminaire de la problématique qui vient de vous être exposée.

           

 



[1] Adresse URL : http://www.terralingua.org Luisa Maffi en est la présidente, Tove Skutnabb-Kangas la vice-présidente et David Harmon le trésorier.

[2] Bernard Comrie, The World’s Major Languages, Oxford University Press, 1990, p. 2, qualifie ce chiffre de conservateur.

[3] British Council, Global English Newsletter 5 (1999), The English Company (UK) Limited.

[4] Peter Ladefoged, ‘Another view of endangered languages’, Language 68/4 (1992), p. 810.

[5] On peut cependant envisager tout à fait raisonnablement une dévolution plus systématique et plus universelle de certains pouvoirs, notamment en matière culturelle, à des autorités locales ou régionales.

[6] Ajoutons à l’argument que les linguistes du Cercle linguistique de Prague, en particulier Bohuslav Havránek, ont utilisé la notion d’intellectualisation dans leur théorie des langues standard, mais dans un sens différent, celui de rationalisation; pour eux, l’intellectualisation touche le lexique et la syntaxe beaucoup plus que la morphologie.— Pour une présentation générale, voir Paul L. Garvin, «Le rôle des linguistes de l’École de Prague dans le développement de la norme linguistique tchèque» dans É. Bédard et J. Maurais, La norme linguistique, Québec et Paris, Conseil de la langue française et Éditions Le Robert, 1983, pp. 141-152.

[7] Voir, par exemple, «Bilinguisme et érosion lexicale dans une communauté montagnaise», dans Pierre Martel et Jacques Maurais, Langues et sociétés en contact, Tübingen, Niemeyer, 1994, pp. 363-376.

[8] Antoine Meillet, Les langues dans l’Europe nouvelle, Paris, Payot, 1918, pp. 275-276.

[9] Antoine Meillet, op.cit., p. 302.

[10] John Hajek, «Beware the encroaching sounds of silence», 12 février 2001, adresse URL: http://www.theage.com.au/books/2001/02/12/FFXV5Y213JC.html

[11] Louis-Jean Calvet, Le marché aux langues. Les effets linguistiques de la mondialisation, Paris, Plon, 2002, p. 117.

[12] Dezső Kosztolányi, «A magyar nyelv helye a földgolyón». Traduction française : «La place de la langue hongroise sur la planète», dans Éva Tóth, Ma. Aujourd’hui. Anthologie de la littérature hongroise contemporaine, Budapest, Corvina, 1987, p. 38.

[13] Paul Garde, Vie et mort de la Yougoslavie, Paris, Fayard, 1992, p. 89.

[14] Merritt Ruhlen, L’origine des langues, Paris, Belin, 1996.

[15] Compte rendu de Daniel Nettle et Suzanne Romaine, Vanishing Voices : The Extinction of the World’s Languages, dans : http://www.salon.com/books/review/2000/08/17/nettles_romaine/

[16] Sur l’hypothèse Sapir-Whorf, voir les réflexions de Douglas A. Kibbee, «Les géostratégies des langues et la théorie linguistique» dans J. Maurais et Michael A. Morris, Géostratégies des langues, Terminogramme 99-100, pp. 72-74.

[17] Pour reprendre la formule de Louis-Jean Calvet, Le marché aux langues, les effets linguistiques de la mondialisation, Paris, Plon, 2002, p. 95.

[18] David Harmon, «Sameness and silence : Language extinctions and the dawning of a biocultural approach to diversity», Global Biodiversity (Canadian Museum of Nature) 8/3 (1998), p. 7.

[19] David Harmon, «Sameness and silence : Language extinctions and the dawning of a biocultural approach to diversity», Global Biodiversity (Canadian Museum of Nature) 8/3 (1998), p. 3.

[20] Peter Ladefoged, ‘Another view of endangered languages’, Language 68/4 (1992), p. 810.

[21] Dougl Tove Skutnabb-Kangas as A. Kibbee, «Les géostratégies des langues et la théorie linguistique» dans Jacques Maurais et Michael A. Morris, Géostratégies des langues, Terminogramme  99-100 (automne 2001), pp. 69-80.

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