Je viens
de lire quelques billets du blog d’un anonyme (il ne donne pas son nom complet)
qui se présente comme professeur de linguistique spécialisé en lexicologie. Pour
lui, les campagnes contre les anglicismes ne contribuent qu’à les diffuser. Je
veux aujourd’hui donner quelques exemples d’anglicismes disparus de la parlure
québécoise. Je m’attends, bien évidemment, à ce qu’il me rétorque qu’en
seulement les mentionnant je contribue à leur donner une nouvelle vie.
Le
professeur Gaston Dulong, dans son cours de « langue franco-canadienne »
à l’Université Laval, citait comme anglicisme disparu le mot papier-nouvelles,
traduction littérale de newspaper faite au XIXe siècle. Il
mentionnait aussi l’utilisation, au même siècle, du mot membre au sens
de « député ». Et il ajoutait, sur un ton égrillard, que Damase
Potvin avait écrit en 1916 un roman intitulé Le membre.
Jusque
dans la seconde moitié du XXe siècle dans la langue parlementaire, tant à
Québec qu’à Ottawa, on disait Orateur, Monsieur l’Orateur (Mister
Speaker) plutôt que Président (de l’Assemblée nationale, de la
Chambre des Communes). Et on votait dans des polls plutôt que dans des bureaux
de scrutin (quoique poll ne semble pas encore complètement disparu,
du moins à Radio-Canada si je me fie à ma mémoire des dernières élections).
Quant
à la ronne de lait (milk run), elle a disparu avec les laitiers.
Voilà
quelques exemples d’anglicismes disparus que j’ai trouvés sans trop chercher.
Je suis persuadé qu’on pourrait en trouver quelques dizaines d’autres si l’on s’en
donnait la peine.
Il me semble qu'on ne fait plus de «flats», les «tires» se font rares, on n'entend plus parler de «tchèques», on remplace les «bumpers» par les pare-chocs, les «highways» sont devenus des autoroutes...
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