Je suis en train de lire le dernier opus de l’historien Gaston Deschênes :
Je lis à la page 100 : « devenue
veuve, sa mère […] va rester à Québec ». Au sens de « demeurer »
le verbe rester est un québécisme ou un provincialisme. Il fait partie
du français le plus courant au Québec et pour la majorité, comme l’historien
cité, il n’aucune connotation particulière. Pour le Québécois moyen, c’est tout
simplement du français ordinaire. Mais pas pour le dictionnaire en ligne Usito :
V.
tr. indir.
D’où peut bien venir la
marque « familier » dont Usito affuble le verbe ? La réponse est
simple quand on sait à quel point Usito dépend du Trésor de la langue française
de Nancy (voir les analyses de Claude Poirier et Lionel Meney dont on trouvera
les titres en cliquant ici).
Dans le Trésor de la langue
française informatisé (TLFi), on lit : « Fam. Habiter,
demeurer ». Comme pour bien d’autres mots, Usito a copié le TLFi sans
adaptation au contexte québécois. Comme l’a déclaré à La Croix une des
responsables d’Usito, « Dans
les dictionnaires provenant de France, la mise en contexte est européenne. […] C'est
acculturant » (5 juillet 2008).
Usito est acculturant. CQFD.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire