Lu ce matin sur le site Atlantico.fr : « Télévision
: clash entre
Jean-Michel Aphatie et Laurent Ruquier à propos de la nouvelle émission de
France 2.– Pas encore diffusée mais déjà attaquée. Alors que
France 2 a dévoilé, samedi, quelques détails du concept de l'access
prime-time
de Laurent Ruquier, l'animateur a d'ores et déjà l'assurance de ne pas compter
Jean-Michel Aphatie parmi ses fans. »
Le Grand Dictionnaire terminologique (GDT) a
une fiche clash mais dont l’auteur n’est
pas l’Office québécois de la langue française (OQLF). Produite par l’Institut
supérieur de traducteurs et d’interprètes (de Bruxelles, mais le GDT ne fournit
pas cette information), la fiche date de 1980 : « Définition conflit, désaccord violent ».
Clash est défini par deux synonymes
qu’on pourrait facilement lui substituer. Il n’y a aucune marque normative dans
la fiche produite par l’Institut supérieur de traducteurs et d’interprètes et l’équipe
du GDT n’en a ajouté aucune.
Le GDT emmagasine des fiches produites par
d’autres organismes et, ce faisant, on peut se demander si cela ne se fait pas
au détriment de sa politique sur l’emprunt linguistique. En tout état de cause,
l’usager ordinaire conclura que le mot clash
est accepté par l’Office.
Le GDT a aussi une fiche « incompatibilité
de caractères » (anglais : clash
of personalities) alors que conflit
de personnalités ou choc de
personnalités ou encore plus simplement affrontement
ou dispute auraient été de meilleurs
équivalents.
Quant au terme access prime-time, mentionné aussi dans le texte d’Atlantico.fr, il apparaît dans deux fiches du GDT mais, encore là, dans des
fiches produites par d’autres organismes : avant-soirée (Commission générale de terminologie et de néologie de
France, 2005) et début de pointe
(Radio-Canada, 1993).
Ces exemples montrent que le Grand
Dictionnaire terminologique est de moins en moins un dictionnaire et de plus en
plus une banque de données terminologiques. Peut-être faudrait-il songer à le
rebaptiser.
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Le troisième mot anglais
apparaissant dans la citation d’Atlantico.fr a été traité par l’équipe du GDT. L’usage
du mot fan, pourtant attesté en
français depuis 1923 (selon le TLFi), est déconseillé, on lui préfère partisan. On ajoute la note : « Même
si les emprunts à l'anglais fan et supporter, qui ont déjà fait l'objet de
critiques, sont aujourd'hui employés en français, ils sont déconseillés
puisqu'ils ne comblent aucune lacune terminologique. » Ils ne comblent aucune lacune terminologique.
On ne peut que supposer que la même logique se serait appliquée à clash si l’OQLF avait décidé de traiter
lui-même le terme.
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