Dans Le
Devoir d’aujourd’hui, encore un texte sur l’anglicisation du français au
Québec – décidément c’est le sujet de l’été. Extrait :
Dans Portrait
du colonisé, Albert Memmi soulignait que la domination avait comme
effet que le colonisé (ou le dominé) intégrait les schèmes de pensée et le
langage du colonisateur (ou du dominant), rendant ainsi le premier psychiquement
lié au second. L’analyse de Memmi est transposable dans toutes les formes de
rapports dominant/dominé.
David Sanschagrin, « Confessions d’un ‘grammar nazi’ », Le Devoir,
25 juillet, 2014.
Après
quelques décennies d’un discours endogéniste faisant la promotion d’une langue
québécoise à nus-autres, voilà où
nous en sommes rendus : intégrer les schèmes de pensée du dominant. Pas
plus avancés qu’au xixe siècle
quand Jules-Paul Tardivel définissait ainsi l’anglicisme : « Une signification anglaise donnée à un mot français ».
En d’autres termes, parler anglais avec des mots français. Nous continuons de
faire du surplace avec l’encouragement de l’Office québécois de la langue
français qui propose des pseudo-traductions comme comptoir de cuisine (kitchen
counter, plan de travail), art de la
rue (street art, art urbain), bris d'égalité (jeu décisif) dont le même Office nous
dit qu’il « est un calque morphologique acceptable du terme anglais tie-break,
qui s'intègre bien au système morphosémantique du français », etc.
Sur toute cette question, voir mes textes :
etc.
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