Le titreur du Devoir nous offre cette formulation que l’on voit rarement à l’écrit :
L’expression de la condition par l’infinitif
présent (seulement dans le cas du verbe savoir)
ou passé (avoir + participe
passé), assez courante dans la langue parlée au Québec, se rencontre rarement à
l’écrit : savoir qu’ils viendraient,
je leur préparerais une collation ; avoir pu, je serais allé la voir à l’hôpital.
Je ne connais guère d’études sur le sujet1.
On peut se demander si l’usage québécois ne dérive pas de l’infinitif absolu
apparu en français au xve siècle
et assez fréquent chez Rabelais : Pantagruel,
avoir entierement conquesté le pays de Dipsodie, en icelluy transporta une
colonie de Utopiens = après qu’il
eut conquis (cf. Georges Gougenheim, Grammaire
de la langue française du xvie siècle,
Paris, IAC, 1951, p. 176)
L’infinitif à valeur hypothétique est
propre au français québécois. Nos endogénistes n’en parlent à peu près jamais.
Il est vrai qu’ils sont plus intéressés par le lexique
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1 Le fait est décrit par P. Villiard et
M.-T. Vinet, Travaux de linguistique
québécoise 4 (1983) et par G. Dostie et J.-M. Léard, Revue québécoise de linguistique 15
(1985).
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