vendredi 15 février 2019

Les accents du français


La revue de sociolinguistique en ligne Glottopol vient de publier un numéro consacré aux Accents du français : approches critiques. Il y a un chapitre consacré à l’accent québécois, ainsi présenté par les responsables du numéro :

Dans leur contribution sur la variété utilisée dans les procédés de doublage/synchronisation de films étasuniens au Québec, Kristin Reinke, Luc Ostiguy, Louis Houle et Caroline Émond comparent les versions québécoises et françaises de onze films et épisodes de séries télévisées. Ils montrent que dans les versions québécoises, les traits phonétiques et prosodiques caractéristiques du français québécois sont systématiquement évités, qu’il s’agisse de formes non marquées utilisées par tous profils de locuteurs·trices québécois, ou de prononciations qui indexent des situations de proximité. Que ces choix en faveur d’un français international soient dus à des contraintes techniques, artistiques et/ou à des considérations commerciales, les autrices et auteurs s’interrogent sur cette variété hors-sol, voulue et conçue comme neutre. 

  
Pour leur part, les auteurs ont fourni le résumé suivant :
  

Cachez cet accent qu'on ne saurait entendre : la langue du doublage fait au Québepar Kristin ReinkeLuc OstiguyLouis Houle et Caroline Émond
Le doublage québécois de films étrangers constitue un phénomène particulier qui retient depuis quelques décennies l’attention des chercheurs en traductologie. Ces derniers ont montré que la langue parlée qu’on y entend est fort éloignée du français québécois courant. Dans cet article, les auteurs s’intéressent à une dimension de cette langue parlée : ce que plusieurs appellent l’accent. L’objectif est de vérifier si des éléments phoniques et prosodiques, qui auraient été susceptibles d’inscrire le doublage dans la réalité québécoise, sont entendus. Les résultats mettent en évidence la quasi-absence de traits phoniques et prosodiques typiquement québécois, y compris de ceux qui sont pourtant couramment entendus dans la langue de l’information ; que la prononciation et la prosodie des doubleurs québécois se confond ainsi, en grande partie, avec celle des doubleurs français.


  
Tous les textes sont téléchargeables gratuitement.

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