La
revue de sociolinguistique en ligne Glottopol
vient de publier un numéro consacré aux Accents du français : approches critiques. Il y a un chapitre consacré à l’accent
québécois, ainsi présenté par les responsables du numéro :
Dans leur contribution sur la variété utilisée
dans les procédés de doublage/synchronisation de films étasuniens au Québec,
Kristin Reinke, Luc Ostiguy, Louis Houle et Caroline Émond comparent les versions québécoises et
françaises de onze films et épisodes de séries télévisées. Ils montrent que
dans les versions québécoises, les traits phonétiques et prosodiques
caractéristiques du français québécois sont systématiquement évités, qu’il
s’agisse de formes non marquées utilisées par tous profils de locuteurs·trices
québécois, ou de prononciations qui indexent des situations de proximité. Que
ces choix en faveur d’un français international soient dus à des contraintes
techniques, artistiques et/ou à des considérations commerciales, les autrices
et auteurs s’interrogent sur cette variété hors-sol, voulue et conçue comme
neutre.
Pour leur part, les auteurs ont fourni le résumé
suivant :
Cachez cet accent qu'on
ne saurait entendre : la langue du doublage fait au Québec par Kristin Reinke, Luc Ostiguy, Louis Houle et Caroline Émond
|
Le doublage québécois de films
étrangers constitue un phénomène particulier qui retient depuis quelques
décennies l’attention des chercheurs en traductologie. Ces derniers ont montré
que la langue parlée qu’on y entend est fort éloignée du français québécois
courant. Dans cet article, les auteurs s’intéressent à une dimension de cette
langue parlée : ce que plusieurs appellent l’accent. L’objectif est
de vérifier si des éléments phoniques et prosodiques, qui auraient été
susceptibles d’inscrire le doublage dans la réalité québécoise, sont entendus.
Les résultats mettent en évidence la quasi-absence de traits phoniques et
prosodiques typiquement québécois, y compris de ceux qui sont pourtant
couramment entendus dans la langue de l’information ; que la prononciation
et la prosodie des doubleurs québécois se confond ainsi, en grande partie, avec
celle des doubleurs français.
Tous les textes sont
téléchargeables gratuitement.
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