J’ai déjà écrit ce que je pensais de l’introduction de la notion de langue courante dans le Grand Dictionnaire terminologique de l’Office québécois de la langue française. La langue courante n’a pas grand-chose à faire dans les fiches d’un dictionnaire spécialisé, sauf à la rigueur dans les notes. Les termes de la langue courante n’ont pas leur place comme synonymes dans les entrées.
Aujourd’hui, je veux insister sur le fait que l’introduction de la notion de langue courante dans le GDT contredit les bases de l’Énoncé d’une politique relative à l’emprunt de formes linguistiques étrangères. On l’a vu à maintes reprises dans mes billets, le GDT fait intervenir l’ « intégration dans le système linguistique français » ou la non-intégration pour accepter ou refuser les mots étrangers (laissons aujourd’hui de côté les calques et les emprunts sémantiques sur lesquels le GDT est moins regardant).
Or, un grand nombre d’anglicismes lexicaux sont parfaitement intégrés dans la langue courante du Québec, souvent depuis longtemps, tant du point de vue phonétique que du point de vue morphologique ou dérivationnel. Quelques exemples : un coat, disque digital, booster la batterie, laisser un tip à la waitress ; check a donné le verbe checker ; à côté du nom scanner / scanneur on trouve le verbe scanner, etc. Dans la mesure où ils font partie de la langue courante, on devrait les trouver, eux aussi, comme synonymes dans les entrées du GDT.
Il y a une contradiction intrinsèque entre l’introduction de la notion de langue courante dans le GDT et la politique de l’emprunt adoptée par l'OQLF.
Et si la langue courante n'avait pas grand-chose à faire dans un dictionnaire terminologique ?
Et si la langue courante n'avait pas grand-chose à faire dans un dictionnaire terminologique ?
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