Donnez tous les prix musicaux que vous voulez à
Dylan, il les mérite. Mais laissez donc le Nobel de la littérature aux
écrivains, aux romanciers. Ce n’est pas une question de modernité ou
d’ouverture. C’est une question de gros bon sens et d’évidence. Du moins, pour
moi.
–
Patrick Senécal, « Un Nobel de texte ? », Le Devoir, 17 octobre 2016, p. A6
Selon
le titre d’un autre texte d’opinion paru dans la même page du Devoir, le Nobel d’économie « réinvente
la roue ». Il en va de même du Nobel de littérature. Il y a trois
millénaires, aux origines de la culture occidentale, on voit dans l’Odyssée des aèdes qui chantaient dans
les banquets les aventures des héros en s’accompagnant de la cithare. Les
rhapsodes parcouraient les villes en chantant les poèmes d’Homère. Chez les
Grecs, la poésie lyrique était indissociable de la musique et de la danse.
Pindare a composé des odes (poèmes chantés) en l’honneur des vainqueurs des
jeux Olympiques et d’autres jeux grecs comme les jeux Isthmiques. Dans les
tragédies grecques, les chœurs étaient chantés et dansés. Plus près de nous, au
Moyen Âge, les troubadours et les trouvères étaient des poètes et des
chanteurs.
Il
n’y a donc rien de révolutionnaire dans l’attribution du Nobel de littérature au
poète et chanteur Bob Dylan.
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