mardi 10 septembre 2019

L’influence d’un blog / 11



Dans sa fiche « tatouage », le Grand Dictionnaire terminologique (GDT) de l’Office québécois de la langue française (OQLF), pourtant fort porté à rendre compte de la « langue courante », ne fait aucune mention du mot tatou (ou tattoo) au sens de « tatouage ». Doit-on croire qu’on préfère passer sous silence les anglicismes inacceptables « en vertu des critères de traitement de l'emprunt linguistique en vigueur à l'Office québécois de la langue française » ou qui sont considérés comme ne s’insérant pas « dans la norme sociolinguistique du français au Québec » ?

Je me suis récemment rendu compte que l’OQLF avait modifié sa fiche pour indiquer que le mot tatou est un terme « déconseillé ». On ajoute en note : « Tattoo (et ses variantes graphiques tatoo et tatou) n'est pas acceptable puisqu'il n'est pas légitimé en français au Québec. » Ce qui est un cercle vicieux : si le mot n’est pas légitimé même s’il est très courant en français québécois, c’est parce que l’Office ne le légitime pas. Pourtant, au nom de la « langue courante », le même Office a légitimé bien des usages discutables. Voilà donc un exemple de plus qui montre que c’est l’arbitraire, influencé par l’idéologie endogéniste, qui préside aux choix terminologiques du GDT malgré l’apparence de « scientificité » de la dernière Politique de l’emprunt linguistique.


Dans le même billet, je notais que le GDT avait une fiche « tatou », sans définition française (!), mais avec une définition anglaise (« any of several burrowing, chiefly nocturnal mammals… »), contrairement à la plupart de ses fiches. La fiche « tatou » a été depuis corrigée et on y trouve dorénavant une définition française. Mais elle est toujours datée de 1991. Indiquer la date de la mise à jour d’une fiche critiquée est inadmissible pour l’OQLF, car ce serait avouer une erreur (erreur qui, dans ce cas-ci, pourrait n’être pourtant qu’une simple négligence informatique).


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire